Camille Lellouche brise le tabou de l'alcoolisme chez les femmes

Publié le Mardi 03 Janvier 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
10 photos
Lancer le diaporama
L'espace d'une interview intimiste, Camille Lellouche est revenue sur sa relation douloureuse à l'alcool. Une façon de mieux briser le tabou de l'alcoolisme au féminin.
À lire aussi

"Je bois beaucoup trop parce que je suis malheureuse". L'espace d'une interview intimiste accordée à l'émission de France 2 Un dimanche à la campagne, l'actrice et chanteuse Camille Lellouche est revenue sans détour sur son rapport douloureux à l'alcool. Une parole sensible et importante pour dire les choses.

C'est plus précisément sur ses débuts qu'est revenue la chanteuse de 36 ans. Aux prémices de sa carrière, la comédienne luttait contre son addiction à l'alcool. "Je sortais beaucoup trop. Je chantais dans des pianos-bars, mais surtout, je buvais beaucoup trop parce que j'étais malheureuse", a-t-elle détaillé face-caméra.

"Du coup, je n'arrivais plus à aller travailler, donc je ne pouvais pas payer mon loyer, donc je m'endettais et, un jour, ma mère l'a senti. Elle a sonné à six heures du matin, elle a vu l'appartement et elle a dit : 'Tu vas rendre l'appartement et tu vas revenir à la maison", a poursuivi l'artiste. Un témoignage très personnel.

Briser le tabou

Les mots de Camille Lellouche n'ont l'air de rien, mais ils importent. Car le sujet de l'alcoolisme chez les femmes n'est pas si mis en lumière dans notre société, même en 2023. Il a pourtant fait l'objet de réflexions incarnées : on pense aux essais Sans alcool de Claire Touzard et Jour Zéro de Stéphanie Braquenais. Des témoignages qui éclairent un sujet mésestimé. Pourtant, les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2021, entre 500 000 et 1,5 million de Françaises affirmaient entretenir une "consommation problématique d'alcool".

De plus en plus de célébrités, comme Camille Lellouche, alertent à l'unisson sur cette addiction. L'an dernier, au sein du podcast "The Way We Are", la chanteuse Florence Welch (Florence & The Machine) était ainsi revenue sur ses huit ans de sobriété, et son alcoolisme passé, affirmant : "Je m'étais mise à la musique pour boire. Je me disais : ce sont les choses que j'aime le plus, chanter, faire la fête et boire de l'alcool".

L'émission Infrarouge avait par ailleurs dédié un numéro à ce fléau, le confrontant à de véritables enjeux de genre. Déplorant "l'ampleur et l'augmentation du phénomène ces dernières années", la réalisatrice Marie-Christine Gambart s'était ainsi exprimée : "En allant à la rencontre de femmes alcooliques, je voulais montrer que ces femmes n'étaient pas des 'déviantes', mais des personnes étranglées par l'addiction, le poids des responsabilités et par des traumatismes multiples : abus sexuels, harcèlement...".