Société
C'est quoi ce "botox shaming" très inquiétant dont Audrey Fleurot est victime ?
Publié le 11 octobre 2024 à 11:04
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
A la moindre de ses apparitions, la star de "HPI" fait l'objet du "Botox shaming" le plus décomplexé. Mais que désigne au juste ce phénomène ?
C'est quoi ce "botox shaming" très inquiétant dont Audrey Fleurot est victime ?
C'est quoi ce "botox shaming" très inquiétant dont Audrey Fleurot est victime ? A la moindre de ses apparitions, la star de "HPI" fait l'objet du "Botox shaming" le plus décomplexé. Mais que désigne au juste ce phénomène ? Il y a quelques jours encore, à l'occasion du défilé printemps-été 2025 de la maison Leonard, la star de la série HPI s'est retrouvée sous le feu des projecteurs... Et des critiques. En fait, cela fait quelques mois déjà, depuis son apparition dans l'émission "Quotidien". Pourquoi ? Car on reproche à Audrey Fleurot d'avoir "retouché" son visage et on lui suppose de malheureuses injections. D'avoir "tiré les traits", comme l'énonce l'expression, tant et si bien que la comédienne serait purement et simplement... Méconnaissable. C'est du Botox shaming : le fait de faire culpabiliser une femme - encore ! - car elle a eu recours à des interventions de chirurgie esthétique. Pour mieux s'aimer, mais aussi, consciemment ou non, répondre aux injonctions relatives à l'apparence, l'image... Ces notions qui hélas sont encore fondamentales dans l'industrie du cinéma et de la télévision.
La suite après la publicité

Il y a quelques jours encore, à l'occasion du défilé printemps-été 2025 de la maison Leonard, la star de la série HPI s'est retrouvée sous le feu des projecteurs... Et des critiques. En fait, cela fait quelques mois déjà, depuis son apparition dans l'émission "Quotidien", qu'Audrey Fleurot est la cible des mêmes jugements... A l'égard de son physique !

Pourquoi ? Car on reproche à Audrey Fleurot d'avoir "retouché" son visage et on lui suppose de malheureuses injections. D'avoir "tiré les traits", comme l'énonce l'expression, tant et si bien que la comédienne serait purement et simplement... Méconnaissable. 

Florilège de ces réflexions qui manquent un brin de tact : "Mais ?! Je ne l'ai même pas reconnue tellement elle est botoxée....triste", "C'est horrible ! pourquoi Audrey a fait ça ?", "Oh mon dieu elle s'est détruit le visage", "Non mais des barres… c’est grotesque ou dramatique, je sais pas. Elle était sublime en plus. Quel gâchis sérieux !", "Non j’ai envie de pleurer ! une femme tellement belle au naturel c’est un fléau .."

"Oh nan mais elle a fait quoi comme carnage ? Trop dommage c’était une belle femme", "Le botox qui fixe le visage on se croirait au musée grevin", "Mais nooon ! Pas toi Audrey !! Mais pourquoi ?!?", "Je ne l'avais pas reconnue"

Critiquer le physique des femmes : on connaît, malheureusement. Leur corps, leur apparence, leur sexualité présumée... Mais au sein de ce "body shaming", cette culpabilisation qui touche en grande partie les jeunes femmes, il y a un phénomène trop ignoré : le Botox shaming. 

Oui oui, c'est réel. Et ca prend tellement de formes...

Etre "trop" ou "pas assez" : comment la chirurgie démontre la "double peine" dont souffrent les femmes

"On est dur avec les actrices : elles n’ont pas le droit de vieillir et, en même temps, il ne faut pas qu’elles fassent de chirurgie", avait déjà confessé l'actrice française au Parisien en septembre. 

Audrey Fleurot pointe du doigt tout le paradoxe du phénomène : quand les femmes ne correspondent pas aux diktats de beauté imposés ou au culte du "jeunisme", elles sont aussi fustigées que lorsqu'elles répondent aux pressions patriarcales... Dont la chirurgie est le symbole.

Et cela, c'est une belle démonstration de ce qu'est le Botox shaming : le fait de faire culpabiliser une femme - encore ! - car elle a eu recours à des interventions de chirurgie esthétique. Pour mieux s'aimer, mais aussi, consciemment ou non, répondre aux injonctions relatives à l'apparence, l'image... Ces notions qui hélas sont encore fondamentales dans l'industrie du cinéma et de la télévision, par exemple.

Audrey Fleurot ne sera ni la première, ni la dernière à en faire l'objet. Il y a dix ans, on reprochait pour la première fois à Renee Zellweger, alias Bridget Jones, de présenter un visage "massacré" par un abus de chirurgie esthétique. "Méconnaissable", "grotesque", "détruite", "monstrueuse", les qualificatifs se multipliaient dès lors et honnêtement, ce sont les mêmes que l'on retrouve dix ans plus tard.

Son amie Courtney Cox, ciblée par les mêmes attaques, lui venait alors en aide : "Il y a une vraie pression pour maintenir son physique, pas simplement à cause de la célébrité, mais en étant une femme dans ce business. Vieillir n'est pas la chose la plus facile".

"Les gens peuvent être vraiment méchants, maintenant qu'il y a tous ces réseaux sociaux. Les commentaires... Si je veux me sentir vraiment mal, j'ai juste à cliquer sur les commentaires sur Daily Mail !", concluait la star de Friends.

Sa consoeur Jennifer Aniston, alias "Jenny", subira elle aussi à maintes reprises le même sort... Et les analogies se multiplient : par-delà le fait que ces "critiques" sont en grande partie féminines (où est la sororité ?), elles s'adonnent également à rappeler ô combien la personne concernée était "belle" voire "magnifique" à l'origine... Comme si seule son apparence physique comptait. 

Et comme si, par-delà ce physique, la personne... N'importait plus du tout. Le caractère tragique de ses messages contient presque une sorte de dimension funèbre : après la chirurgie, le déluge.

Désormais, la personne cernée par tous les regards ne sera... Qu'un "monstre". Et autres termes déshumanisants comparant des femmes à des créatures de Frankenstein, énorme lexique de cinéma d'horreur à l'appui. Sans que cette violence soit forcément modérée ou comprise. 

Alors que l'emploi de la chirurgie esthétique se retrouve dénoncée par quelques grandes actrices, comme Jamie Lee Curtis, et que certaines multinationales en modèrent l'impact - on pense à la suppression des filtres inspirés de la chirurgie esthétique sur Instagram - d'autres voix s'élèvent pour dénoncer ces doigts pointés pour les mêmes raisons, toujours, et qui virent dangereusement... Au cyber harcèlement sexiste.

Mots clés
Société News essentielles people corps Lifestyle
Sur le même thème
Victime de transphobie, l'actrice Karla Sofia Gascón décide de porter plainte contre Marion Maréchal
festival
Victime de transphobie, l'actrice Karla Sofia Gascón décide de porter plainte contre Marion Maréchal
29 mai 2024
Cannes 2024 : Cate Blanchett fait rimer mode et politique avec une robe (très) osée play_circle
Culture
Cannes 2024 : Cate Blanchett fait rimer mode et politique avec une robe (très) osée
21 mai 2024
Les articles similaires
Audrey Fleurot "méconnaissable", elle répond enfin à ceux qui critiquent son physique play_circle
Beauté
Audrey Fleurot "méconnaissable", elle répond enfin à ceux qui critiquent son physique
31 octobre 2024
Cindy Crawford "méconnaissable" sans maquillage ? La star de 58 ans ose le "no makeup" et subit l'âgisme play_circle
Lifestyle
Cindy Crawford "méconnaissable" sans maquillage ? La star de 58 ans ose le "no makeup" et subit l'âgisme
12 novembre 2024
Sydney Sweeney méconnaissable et musclée : elle choque les machos avec ce nouveau look play_circle
people
Sydney Sweeney méconnaissable et musclée : elle choque les machos avec ce nouveau look
17 octobre 2024
Dernières actualités
Cet humoriste est accusé d'avoir "abusé psychologiquement" d'une femme pendant 9 ans play_circle
Société
Cet humoriste est accusé d'avoir "abusé psychologiquement" d'une femme pendant 9 ans
12 novembre 2024
Cindy Crawford "méconnaissable" sans maquillage ? La star de 58 ans ose le "no makeup" et subit l'âgisme play_circle
Lifestyle
Cindy Crawford "méconnaissable" sans maquillage ? La star de 58 ans ose le "no makeup" et subit l'âgisme
12 novembre 2024
Dernières news