Plus qu'un hit, un hymne politique ? C'est ce que pourrait bien être Break My Soul, la nouvelle chanson de Beyoncé. Dans ce son R'n'B punchy (qui a déjà dépassé les sept millions de vues sur YouTube en quelques jours), l'interprète de Crazy in Love évoque notamment le thème de burn-out. La narratrice y évoque un boulot qui "lui tape sur les nerfs" et l'empêche de "dormir la nuit". "Ils me font travailler si dur, de neuf à cinq heures", entonne la chanteuse.
Il y est question de "quitter son boulot" pour ne pas "exploser". Et en somme, de sauver son âme pour rebondir sur "de nouvelles bases". Eloquent. Comme le relate le Huffington Post, ces multiples allusions font écho à une situation vécue par des millions d'Américains : "la Grande Démission". En référence à la Grande Dépression, cette période initiée au printemps 2021 se caractérise par une recrudescence remarquée de démissions.
Des démissions qui se seraient accumulées suite au traumatisme du Covid et aux confinements qui ont ponctué cette période de crise sanitaire. 47 millions d'Américains auraient ainsi quitté leur emploi l'an dernier. Et cela se poursuit encore par millions au fil des mois depuis janvier 2022.
Mine de rien, l'air entêtant de Beyoncé aurait donc tout d'une chanson sociétale et engagée, louant les vertus d'un "nouveau départ".
Sur les réseaux sociaux, nombreuses sont les voix à évoquer ce hit en ce sens. "Beyoncé, partenaire de la Grande Démission. Je quitte mon job demain et je vais juste vibrer", J'ai écrit ma lettre de démission. Dans la partie des raisons pour lesquels je démissionne j'ai écrit 'Beyoncé me l'a demandé", "Beyonce a dit 'release the job', je vais aller poser ma démission demain aux aurores", peut-on notamment lire sur Twitter.
"Beyoncé n'incite pas les gens à démissionner, car elle ne veut pas les gens aient faim. Je pense surtout que cette chanson parle vraiment de l'air du temps et du fait que les gens en ont assez d'être traités injustement dans leur travail, sous-payés, sous-estimés, toutes ces choses-là, et qu'ils comprennent qu'ils créent de la valeur avec leur travail", décrypte auprès de Business Insider Terri Lyne Carrington, fondatrice et directrice artistique du Berklee Institute of Jazz and Gender Justice.
Amie et fan de la chanteuse, Michelle Obama également a salué la qualité et la résonnance de cet hymne. "Queen B, tu l'as encore fait !", s'est-elle exclamée sur Twitter, précisant en outre : "C'est la chanson dont nous avons tous besoin en ce moment, et je ne peux pas m'empêcher de danser et de chanter en l'écoutant". Une joie communicative.