Miki sort son premier album aujourd'hui : Industry Plant.
Un condensé captivant de son univers décalé, cru, hyper gén Z, doux-amer, qui oscille de la pop au rap jusqu'à l'hyperpop. Avec une écriture qui n'appartient qu'à elle, caractérisée par un surprenant détachement, une forme d'insouciance (apparente) et d'insolence, réjouissante. Même pour dire le pire : les violences sexuelles, conjugales... Dans des sons comme cartoon sex, echec et mat et roger rabbit, où ces enjeux féministes sont parfois évoqués l'espace d'une ligne, imagée, discrète et puissante.
La chanteuse de 27 ans nommée aux NRJ Music Awards en tant que Révélation Féminine, aux côtés de Marguerite et Theodora, ne craint jamais d'évoquer des sujets traumatiques. Et en interview également, Miki parle de ces choses crues qui exigent d'être sortis du silence : la jeune chanteuse française d'origine coréenne met ainsi, ouvertement, des mots justes sur les fantasmes fétichistes dont elle a pu faire l'objet.
Dans Paris Match, elle dit tout sur cette hyper sexualisation.
“Je suis Eurasienne, donc un objet sexuel pour les mecs", explique-t-elle avec gravité...
Dans sa chanson Roger Rabbit notamment, Miki aborde les violences sexuelles.
Des violences subies dès le plus jeune âge. C'est le récit musical très dérangeant d'un prédateur, et de ses jeunes proies. Une chanson glaçante qui cogne au ventre. "Ma chanson Roger Rabbit parle de violences sexuelles. C'est la continuité d'un sentiment que j'ai depuis toujours, surtout en tant qu'Eurasienne, celui d'être fantasmée par des hommes.", détaille-t-elle dans les pages de Paris Match.
Comme toutes ses chansons, celle-ci est hyper incarnée.
"J'ai croisé dans ma vie des hommes qui m'ont dit des choses, qui m'ont touchée d'une certaine manière, regardée comme un objet sexuel, alors que je n'étais qu'une enfant...", témoigne encore la jeune chanteuse au sein de la revue. Ce regard masculin hante son album, Industry Plant.
Le titre se réfère effectivement aux critiques sexistes dont elle a été victime sur les réseaux sociaux, accusée d'être superficielle, d'avoir été "fabriquée" par les maisons de disque, de n'avoir aucune personnalité. Misogynie, nous voilà. Au gré des sons qui s'alignent dans cet opus impressionnant de singularité, elle aborde les relations toxiques, le rapport à son image, le slut shaming...
"ll y a plein de Roger Rabbit dans le monde dans lequel on vit, 'sois gentil avec le monsieur, répond à ses lettres d'amour, il te veut du bien'. On les croise à l'école, dans les bars, dans les églises... ”, dénonce-t-elle avec éloquence au cours de cette interview très intime.
"J'ai été confuse, parce que j'étais jeune, naïve et que je pouvais facilement tomber dans les pièges de ces gens-là. Mais je suis vigilante maintenant, je les vois venir, je sais comment les éviter"