Miki ose renvoyer les sexistes à la confection de leurs omelettes.
Dans une longue interview indispensable et sororale à lire dans le magazine musical Tsugi, la chanteuse de 27 ans, et grand espoir de la nouvelle scène française, véritable ovni en ce domaine (son premier album électro-pop, Industry Plant, aborde avec une fausse insouciance les sujets les plus crus), converse aux côtés de ses consoeurs Solann et Yoa notamment.
Toutes deux couronnées aux Victoires de la musique 2025 dans la catégorie Révélations.
Et Miki devrait l’être l’an prochain, si tout va bien, tant son talent insolent vient bousculer l’industrie musicale, et les charts. Industrie dont elle dénonce justement le sexisme ambiant.
Sexisme qui se retrouve dans les commentaires de “vieux gars” dont l’interprète est également victime ces derniers mois. Dès la sortie de son premier EP, Graou, Miki cristallisait une forme de misogynie qui ne dit pas son nom.
Et elle la dénonce avec beaucoup d’éloquence…
Miki détaille la teneur des messages qu’elle a dû subir.
Etre qualifiée “d’industry plant”, à savoir d’artiste “fabriquée” par sa maison de disques, superficielle, n’a pas suffit selon les anonymes haters : la vingtenaire observe aussi une sexualisation de sa personne, des commentaires sur ses fringues, son style, son âge…
Tant et si bien qu’elle le dit aujourd’hui dans cette interview pour Tsugi : “J’ai le droit de m’habiller comme je veux !”. D'ailleurs récemment l’artiste assurait un show étonnant en plein défilé pour la lingerie Etam. Oui oui. La chanteuse aime à bousculer les attentes.
Et ces remarques sur son physique, elle en parlait aussi dans Paris Match, où elle expliquait avoir été dès ses plus jeunes années constamment sexualisées, en tant que fille d’origine coréenne. Eurasienne, elle fut toujours la cible d’un fétichisme nauséeux et inavoué.
Et sa consoeur Solann, autre voix captivante et féministe, d’abonder : “Quand je vois les commentaires que je me prends sur les réseaux sociaux… C’est toujours basé sur mon genre. Ça va du cliché de la féministe hystérique à « espèce d’intello, la pute ». (rires) On ne dira jamais cela d’un mec.”.
Sous la dérision de la chanteuse, on sent une grosse stupéfaction, face à ce marasme abject.
Yoa à l’unisson observe : “C’est impossible de ne pas se sentir mal quand on te dit par message que tu es une merde, même si tu es la personne la plus blindée de l’univers, vous vous faites dézinguer parce que vous êtes belles et talentueuses. C’est aussi misogyne que ça…”
Yoa et Miki ont en commun un certain amour de l’hybridité, de l’hyperpop aussi, et des convictions, qu’elles revendiquent, en plus d’obsessions très générationnelles. Dans cette interview toujours, elles assument leur indépendance et leur engagement. Face à une haine démesurée et genrée.