Miki est une jeune chanteuse absolument phénoménale, comme en témoigne son premier album où s'entremêlent les genres et les tonalités.
La Star Ac la met en lumière comme jamais avec son tube "Particule". Et c'est mérité. Mais l'artiste de 27 ans doit faire face à du harcèlement de masse. Elle est sexualisée et contestée. Pourquoi ? Car Miki est considérée par nombre d'internautes et de misogynes comme une "industry plant". C'est à dire une création d'un label qui l'aurait pensée et calculée d'un bout à l'autre, comme un boys band finalement. On l'accuse de ces mots dès ses premiers succès sur YouTube, où ses clips et chansons seraient beaucoup trop mis en avant par l'algorithme.
En fait, Miki est une artiste à l'univers très singulier, avec une écriture douce-amère qui n'appartient qu'à elle, très générationnelle, où elle dénonce justement le sexisme ambiant, et assume aussi bien son humour décalé que sa mélancolie lancinante. Mais aussi bien sur TikTok que suite à ses interviews diffusées sur les plateaux de télé, ses haters ne cessent de s'acharner en ligne sur la moindre de ses interventions.
Et justement, aujourd'hui, c'est à la Star Academy que la chanteuse provoque ces opinions qui cachent mal leur misogynie en filigrane, alors qu'elle est venue pour soutenir la reprise de son potentiel tube "Particule", lequel témoigne du caractère entêtant de ses créations.
Tant et si bien que sa consoeur chanteuse, couronnée aux Victoires de la Musique, l'interprète féministe Solann, dénonce ce traitement qui vire à l'acharnement. Elle écrit : "Ils pensent savoir tout sur une industrie qu'ils ne connaissent absolument pas, Miki est une bosseuse comme j'en ai rarement vu, elle ne mérite absolument pas ces accusations". Et l'artiste connue pour ses convictions de développer son propos. Avec une solidarité au féminin rare.
S'exprimant : "C'est un lynchage particulièrement misogyne que Miki subit suite à ces séquences à la Star Ac. Un lynchage beaucoup trop facile"
Miki est sans cesse commentée et jugée sur sa musique, considérée comme objet d'une industrie qui déshumanise. Et aussi, hyper sexualisée.
La chanteuse témoigne auprès de Mouloud Achour sur le plateau de Clique : "Sur TikTok on m'envoie plein de trucs sexuels. On est harcelées en tant qu'artistes féminines. Un mec m'a envoyé une vidéo. Il s'est déguisé en chien et m'a dit qu'il irait chercher la baballe si je lui en envoyait une". Et d'ajouter : "Ca ressemble à du harcèlement sexuel. Des mecs m'envoyaient vraiment des vidéos d'eux, une balle dans la bouche, en faisant Ouaf ouaf. Ils voulaient être mon chien. Ils faisaient tout pour que je leur réponde. J'ai bloqué des mecs qui écrivaient toujours en anonymes"
"Miki est une grande révélation de la nouvelle chanson française. A 27 ans, elle pourrait se voir sacrée aux NRJ Music Awards et triomphe d'emblée avec sa musique ovniesque (son premier album, Industry Plant) et ses prises de parole réjouissantes et hyper libres.", lit-on sur Terrafemina où l'on avait loué le talent spectaculaire de l'interprète et compositrice. "Les genres musicaux, la jeune chanteuse franco-coréenne de 27 ans en fait une macédoine pimentée (pop, rap, hyper pop, variété nostalgique s'entremêlent) mais plus encore que ses mélodies entêtantes à souhait (certaines ritournelles sont littéralement obsédantes), c’est son écriture qui sidère. Car Miki parle des sujets les plus crus avec une admirable nonchalance, aborde les pires traumas entre deux traits d’humour insolent, ce qui paradoxalement rend son éloquence encore plus dévastatrice."
Interprète dont Solann fait l'éloge suite à ses partitions très remarquées à la Star Academy, qui ont engendré l'ire des haters : "les gens ressentent de l'aigreur à voir une artiste revendiquer à ce point un style qui ne leur plaît pas". Miki agace les hommes car elle est fière de son art, de son style, de sa singularité, de son corps. Et toujours, elle a été objectifiée et objet de préjugés accablants. Considérée comme "factice" par ses haters, artistiquement, et tout aussi bien catégorisée, physiquement, toujours par les hommes.
Le constat est tout aussi accablant dans Paris Match, un discours grave et particulièrement glaçant s'y lit de sa part : "J'ai croisé dans ma vie des hommes qui m'ont dit des choses, qui m'ont touchée d'une certaine manière, regardée comme un objet sexuel, alors que je n'étais qu'une enfant... J'ai été confuse, parce que j'étais jeune, naïve et que je pouvais facilement tomber dans les pièges de ces gens-là. Mais je suis vigilante maintenant, je les vois venir, je sais comment les éviter"
Idem dans une interview des Inrocks, où elle déclare : "Les gens m'ont toujours dit à chaque concert : C'est sexy, Miki ! Ca me gêne. Je m'habillais sexy avant et je me suis rendu compte que ce n'était pas moi en vérité. Je veux pas être sexy par défaut. C'est la façon de parler que je trouve sexy, de bouger les doigts... Je refuse de me plier à une image stéréotypée de la femme"