Ebony, l'une des grandes révélations de la Star Academy, fait beaucoup réagir suite à une vidéo controversée.
Elle dévoile l'espace d'un clip valorisant l'une de ses nouvelles chansons une danse fiévreuse. Qui semble attiser les réactions des haters.
Entre sexisme et racisme, c'est sidérant d'observer la façon dont la chorégraphie audacieuse de la chanteuse agace les sexistes.
C'est un phénomène bien précis que subit la jeune chanteuse au gré des remarques les plus pernicieuses, de celui dont ont également été victimes Aya Nakamura et Yseult notamment.
Cela pour nom : la misogynoir.
Misogynie et racisme constituent une discrimination à l'intersection des violences : la misogynoir.
"Elle sort de l'asile", "Cinglée", "Elle perd la boule après avoir échoué à la Star Ac", "Elle se prend pour Beyoncé dans sa tête", "Elle a pris quoi ?!" : voilà le flot de réactions haineuses qui déferlent sur TikTok suite à la mise en ligne de la vidéo à retrouver en bas de cet article.
Et ce n'est pas tout concernant l'intensité des commentaires se référant à la révélation de la Star Academy. Loin de là.
Florilège du pire : "Elle gesticule elle danse pas", "Elle est au cirque là", "C'est quoi ce truc", "Elle souffre d'une maladie psychologique grave". La honte.
On navigue d'un stéréotype sexiste à l'autre ici. A quelques mots près de lire l'expression misogyne "hystérique". Il faut lire Aya Nakamura sur Twitter qui lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 résumait très bien l'expression de misogynoir dont est aujourd'hui victime sa consoeur chanteuse Ebony : "Je suis une renoi, je sais qu'il y a beaucoup de discrimination envers nous, mais avant d'être chanteuse je n'ai jamais eu de remarque sur mon physique. Jamais ! Ce n'est que quand j'ai commencé à être connue que j'ai eu des remarques"
"Je pense qu'en toute honnêteté, en tant que femme noire, j'ai pris pour tout le monde. Dans le sens où j'ai eu à faire à des discussions sur la caricature de la femme noire que les gens ont vu en moi. On a organisé le show, mais quand je voyais des trucs sur les réseaux sociaux, je me disais heureusement que je ne suis pas tombée sur tout car j'aurais pu insulter des mamans. J'ai déjà eu ma dose"
Yseult à l'unisson, en tant que grande star de la chanson hexagonale dénonçait ce phénomène discriminatoire : "Diffamer, écraser, insulter, invisibiliser, salir le nom d'une femme noire publiquement est une pratique très très courante mais lorsqu'il s'agit de célébrer les victoires, il n'y a personne... C'est la raison pour laquelle il est crucial de croire en soi, de se célébrer et de noter ses accomplissements dans un carnet, afin de ne pas oublier les épreuves et les sacrifices"
On écrivait au sujet de la misogynoir cela au moment des JO et de ses prises de parole nécessaires : Terme phare de l'antiracisme et des luttes militantes initié par une chercheuse queer, la "misogynoir" ou "misogynoire" englobe dans son champ critique son lot de stéréotypes racistes dénoncés comme tels, comme l'hypersexualisation toujours fétichiste des femmes noires.
Les voix d'Yseult et Aya Nakamura éclairent également un racisme dit "systémique".
A savoir, cette observation théorisée par les défenseurs des droits civiques aux Etats-Unis, selon laquelle "l’organisation de la société, les relations sociales au sein d’une partie de la population américaine, génèrent toujours de la discrimination", pour reprendre les mots de cette émission signée Radio France.