Enfin l'album !
Après le succès de ses premières ritournelles engagées, celle qui préfère les filles, les meufs (titre de son tube streamé des millions de fois, ode au coming out lesbien et bisexuel), à savoir Marguerite, l'une des grandes révélations de la Star Academy nouvelle génération, sort son EP ce 26 septembre, et, l'espace de vingt minutes, témoigne en chansons de sa profonde sensibilité. Mélancolique, sincère, troublante d'honnêteté et de vulnérabilité, Marguerite émeut.
Oui mais voilà : certains n'ont en tête que des comparaisons. Et s'évertuent à lui nier une réelle personnalité, alors que cet opus témoigne largement de sa singularité, à fleur de peau.
Absurdité qui s'entend par le flot d'analogies émises dans la presse, et sur les réseaux sociaux : on va constamment réduire Marguerite à un duplicata d'Angèle, ou de Helena, voire de Louane pour les moins inspirés, ou bien, rappeler l'identité de sa marraine spirituelle, Clara Luciani, artiste bien visible dans la dernière saison du télé-crochet de TF1...
Pour Marguerite, on est jamais loin du sexisme face à ces comparaisons très fainéantes. Et d'une certaine façon : très patriarcales.
Pourquoi ? Elle explique...
Marguerite dit les mots.
Et envoie valser les critiques trop faciles, qui ne peuvent s'empêcher de comparer les artistes féminines entre elles. C'est visible à chaque fois qu'une interprète pop voit le jour. Ce sont souvent des noms identiques et illustres qui reviennent d'ailleurs. Une éternelle rengaine. Marguerite l'observe tant.
"Pour moi, c'est symptomatique d'un problème de société : les artistes pop féminines sont sans cesse comparées, mises en compétition. Alors que dans d'autres genres, comme le rap, il y a des chansons très similaires, et personne ne crie au scandale", a-t-elle effectivement constaté l'espace d'une interview sans filtre où la chanteuse se plaît à tacler les affres du sexisme ordinaire. C'est aussi inévitable et absurde à ses yeux que la crainte que suscite le mot "Féminisme".
Dans les pages du magazine des cultures LGBTQ, Têtu, elle a effectivement réagit à cette phrase au ras des pâquerettes : "Vous préférez les femmes, mais vous ne détestez pas les hommes, quand même, si ?", une phrase qu'on lui avait sorti sur le plateau de C à Vous. Dans le dernier numéro Têtu, Marguerite est revenue avec lucidité sur ce moment de flottement télévisuel, en ironisant ainsi : "Le patriarcat a toujours besoin d'être rassuré..."
Sentiment tout aussi lunaire quand on lui nie son identité. En évoquant Angèle...
Mais plus encore que cela, d'aucuns comparent certaines de ses chansons, comme son tube Les filles, les meufs, justement, à celles de son amie, et consœur de la Star Academy...
A savoir, la très solaire Helena.
Dont l'album est également sorti cette année par ailleurs. Comment réagit-elle à tout cela, Marguerite ? Et bien, avec sagesse, et recul, une nouvelle fois, d'autant plus que son amitié avec Helena rend la chose encore plus saugrenue, à l'écouter...
"Chaque chanson est une facette de moi, elle évoque une période de ma vie. Comment j'envisage les critiques qui m'accusent d'avoir plagié Helena ? "Comme un non-sujet. La chanson, je l'avais fait écouter à Helena parce qu'on est amies, et elle l'avait adorée. Le même soir, elle m'avait fait écouter 'Tout gâcher' et nous n'avions même pas remarqué de similitudes", énonce-t-elle encore dans les pages de Télé Loisirs. La sororité heureusement est plus forte que ces qu'en-dira-t-on,