Une haine qui indigne.
En 2020, Hoshi embrassait l'une de ses danseuses, aux Victoires de la Musique, à pleine bouche. Et cet acte d'amour courageux, celle d'une artiste qui assume son orientation sexuelle, à l'instar de consœurs émérites (comme Angèle et Pomme) avait engendré une nuée virulente d'insultes en ligne, à l'égard de l'interprète aux millions de fans.
La jeune chanteuse a dénoncé à de nombreuses reprises son cyber harcèlement, en interview et sur scène. Insultes massives, misogynes et lesbophobes, qui disent autant la haine des femmes, que celle des femmes lesbiennes. Car les femmes lesbiennes ont toujours dérangé le patriarcat, envisageant ces dernières comme une forme de contestation. Et tout naturellement, les sexistes.
Ainsi les images ci-dessous, celles d'une tribune en plein concert, donnent le la à son discours, celui d'une chanteuse ayant subi de tels affronts, des années durant : "Embrasser une danseuse m'a value des milliers de menaces de mort. J'ai reçu plus de dix mille menaces de ce genre", énonce-t-elle avec émotion.
Hoshi, dans cette prise de parole à la Fête de l'Humanité, conclue ainsi : "Je leur fais un gros FUCK à tous ces mecs !"
Et cela lui vaut de faire l'objet... D'insultes redoublées sur les réseaux sociaux.
Hoshi a porté plainte contre ses harceleurs.
Sans grand résultat, s'attriste-t-elle à la Fête de l'Humanité, face à des fans venus en nombre, drapeaux arc en ciel bien en évidence.
Si ses spectateurs viennent l'acclamer et la soutenir, en ligne, on constate toujours en très grand nombre des réactions haineuses, massives, et vraisemblablement organisées, dans un but d'intimidation, à son égard. L'homophobie et le sexisme le plus décomplexé y règnent, dans les espaces commentaires des vidéos mettant en scène Hoshi, comme un reflet exacerbé de la montée du masculinisme et des violences anti-LGBTQ dans notre société.
Sur les réseaux sociaux, sous notre vidéo relayée ci-dessous, on lira ainsi en abondance des commentaires de ce style - on vous épargne l'intégralité, puisqu'on en énumère près de 250 déjà - : "on s'en fout", "elle ment", "ouin ouin", "personne la connaît celle-là", "toujours à chialer", "impossible que 10 000 personnes la connaissent déjà".
Un sacré paradoxe : les internautes - des hommes misogynes et lesbophobes - nient un cyberharcèlement... Qu'ils s'évertuent néanmoins à organiser concrètement l'espace d'une centaine de commentaires virulents, en quelques heures seulement. Ce qui est l'expression limpide de ce phénomène intitulé : le cyber harcèlement. On ne cherchera guère de logique là-dedans.
Et on souhaitera face à ce systématisme qui fait froid dans le dos, du courage à la jeune chanteuse, toujours aussi engagée.