Christina Koch devient la femme qui est restée le plus longtemps dans l'espace

Publié le Vendredi 07 Février 2020
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Christina Koch, grand nom de la conquête spatiale.
Christina Koch, grand nom de la conquête spatiale.
Vous ne connaissez peut-être pas encore Christina Koch, et pourtant elle est déjà entrée dans l'Histoire. Cette astronaute de grand talent vient effectivement de devenir la femme qui est restée le plus longtemps dans l'espace. Admirable !
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A seulement 41 ans, l'astronaute Christina Koch est déjà légendaire. En battant tous les records, cette native du Michigan participe à restaurer une forme de parité non pas sur terre, mais dans les airs. Voyez plutôt : en octobre 2019, l'astronaute a été choisie pour participer, aux côtés de sa consoeur Jessica Meir, au tout premier vol dans l'espace exclusivement féminin. Une première date historique, déjà. Et ce 6 février 2020, en reposant enfin les pieds sur notre sol après un vol en apesanteur de onze mois, Koch a remporté le record de la femme ayant effectué le plus long séjour dans l'espace. Au total, elle y est restée pas moins de 329 jours. Un exploit !

Cette longue mission effectuée par l'exploratrice au sein de la Station spatiale internationale (ISS) s'est donc achevée il y a quelques heures de cela, par un atterrissage tout en douceur au creux des steppes du Kazakhstan. L'aboutissement d'un voyage-retour de presque quatre heures. Une fois débarquée sur la terre ferme, l'ingénieure a eu du mal à cacher sa joie. A l'écouter, "c'est un rêve qui devient réalité"...

Un grand pas pour l'égalité ?

Christina Koch, record-woman de l'espace.
Christina Koch, record-woman de l'espace.

"Je suis tellement heureuse en ce moment !", a-t-elle encore avoué aux nombreux journalistes venus l'accueillir. On la comprend volontiers, puisque son décollage en compagnie de ses coéquipiers cosmonautes Alexander Skvortsov et Luca Parmitano nous renvoie tout de même au 12 mars 2019. Le retour au sol de Christina Koch évoque évidemment un précédent succès, aujourd'hui dépassé, à savoir le vol de sa compatriote américaine Peggy Whitson (en 2016), qui lui non plus n'avait rien de négligeable : 289 jours passés à explorer l'espace. Pour rappel, Whitson en était alors à sa troisième mission. En tout, la scientifique et astronaute est donc restée pas moins de 665 jours dans une navette, remportant du même coup le record de temps cumulé dans l'espace pour un astronaute américain.

Mais les chiffres que pourrait revendiquer Christina Koch sont tout aussi impressionnants. 5 248 orbites de la Terre entrepris, 223 millions de kilomètres parcourus... De quoi couper le souffle. Pas celui de l'ingénieure cependant, qui a d'autres faits d'armes à revendiquer.

"La diversité est importante, et c'est quelque chose qui vaut la peine de se battre", décoche-t-elle ainsi, un sourire triomphant au visage. La conquête de l'espace par les femmes n'a effectivement rien d'une lutte anodine. Comme nous le rappelle le Guardian, plus de 560 hommes sont déjà allés dans l'espace depuis 1961. Pour moins de 70 femmes ! Un écart astronomique. D'où l'importance d'une Christina Koch qui, victorieuse, espère inspirer toutes celles qui, des étoiles plein les yeux, rêvent déjà du grand décollage.

Du côté du site de la NASA, Koch se dit d'ailleurs vraiment "honorée" d'avoir eu l'opportunité d'inspirer autant de filles et de femmes à travers le monde. Interrogée au sujet de son vol d'octobre dernier en compagnie de Jessica Meir, l'astronaute confesse volontiers son plaisir à l'idée d'avoir fait résonner pour la toute première fois deux voix féminines à travers les ondes du centre de contrôle de mission - à savoir le "QG" qui s'occupe du bon suivi opérationnel des sondes spatiales. "C'était une sensation vraiment très spéciale", se réjouit-elle encore.

A l'image de sa mission, pourrait-on dire. Effectivement, comme l'explique le site The Stute, Christina Koch a, durant ces quelques mois, fait pousser en état de microgravité des cristaux de protéines, lesquels pourraient servir de traitement potentiel aux maladies d'Alzheimer et de Parkinson. Des cristaux uniques, puisqu'ils ne peuvent pas se développer sur Terre. Cette expérience, partie intégrante du projet Microgravity Crystals, constitue l'une de ses principales recherches. Et l'un de ses prochains exploits ?