Arrêtez les masques en tissu : ils détruisent la planète

Publié le Jeudi 21 Mars 2019
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Masque en tissu
Masque en tissu
S'ils sont composés de coton et d'hydrogel, des matériaux compostables, les sheet masks, ces masques en tissu à usage unique, sont également constitués de produits chimiques nocifs pour la planète.
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Les masques en tissu (ou sheet masks) pullulent sur les réseaux sociaux. Alliage de praticité et d'efficacité, ils s'enfilent sur le visage à la fin de la journée pour redonner l'éclat ou l'élasticité tant désirée à notre peau plutôt ternie par tout ce qui est pollution, air et soleil.

On les utilise une fois, on ravit (ou pas) nos abonné.es Instagram d'un cliché façon Fantôme de l'Opéra et on les balance à la poubelle. "Pas de soucis", pense-t-on, puisque le masque est constitué de matériaux recyclables ou bio-dégradables (coton pour la plupart). Sauf que ce n'est pas tout à fait vrai.

Dans ces soins cosmétiques populaires, on retrouve des produits chimiques qui eux, n'ont rien d'éthique, comme le précise Glamour UK. Des ingrédients dédiés au soin de la peau qui ne seraient en réalité ni bio, ni biodégradables, contrairement au coton ou au bambou dans lequel est souvent fabriqué le tissu du masque (s'il n'est pas réalisé à partir de nylon ou de matière synthétique issue de la pétrochimie), et qui rendent leur recyclage impossible.

Pareil pour les emballages qui sont souvent composés de plastique, voire d'aluminium ou de mélanges de matériaux qui ne présagent rien de bon pour l'environnement. Car chaque année, ces packagings polluent la planète. En 2015, on comptait d'ailleurs 77,9 millions de tonnes de déchets causés par ce biais, d'après le HuffPost US. Un chiffre qui, si les sheet masks n'en sont pas la source principale, fait réfléchir quant à la consommation de produits d'emballage non-recyclables et à usage unique.

Devant cette prise de conscience, la boutique coréenne Yuuka House a d'ailleurs décidé de ne plus commercialiser le produit, qu'elle considère comme un encouragement à se procurer des soins à usage unique plutôt que plus durables.

Sa fondatrice, Poppy Greenwood, a publié un message pour expliquer son parti pris sur le compte Instagram du site.

"Que nos masques soient faits de coton ou même de bambou, qui sont en soi des matières compostables, ils sont imbibés de substances qui contiennent souvent des ingrédients non biodégradables et non biologiques. Si l'on tient compte de l'impact des emballages difficiles à recycler, qui sont souvent une combinaison de plastique et d'aluminium, les sheet masks et autres masques à usage unique sont un gaspillage incroyable."

Elle ajoute : "Ils sont peut-être merveilleux pour la peau, mais en fin de compte, ils sont mauvais pour la planète."

En France, si la tendance n'est pas aussi importante qu'en Asie, de nombreux sites féminins les recommandent tout de même chaudement et la plupart des grandes marques de cosmétiques européennes ont sorti leurs propres modèles - L'Oréal et Sephora en tête.

Un conseil : privilégiez plutôt les masques naturels à base de banane, de yaourt ou de miel pour prendre soin de votre peau sans compromettre votre empreinte écologique.