"Je ne suis pas que mes seins !" : Pamela Anderson peut-elle être drôle sans jouer la bimbo ? Cette comédie y répond

"Après Alerte à Malibu, on ne m'a proposé que des rôles hyper sexuels !"

Ca, c'est ce que dénonce Pamela Anderson dans l'excellent documentaire que lui a dédié Netflix il y a quelques années. Le sex symbol mythique des années 90 a longtemps été réduite à son statut de bimbo, archétype sexiste synthétisé en deux traits de caractère : être blonde et avoir une poitrine généreuse. Tout simplement. La misogynie fera le reste.

Quand elle n'incarnait pas des déclinaisons outrancières de sa persona (Barb Wire, film comic book où elle arbore une tenue de cuir très suggestive lors de séquences clippesques), la star au maillot de bain rouge cultissime se retrouvait à... Se jouer elle-même. Dans des pastiches relativement réussis : le dernier en date, c'est Scary Movie 3, où à l'instar de Carmen Electra dans le premier opus, elle délivre un caméo tout en verve parodique. Batailles de polochons et blagues sur son physique constituent la moelle épinière de ces gags.

22 ans plus tard, c'est l'événement : "Pamela" est enfin de retour dans la comédie !

Et c'est un strike : l'actrice engagée convainc déjà critique et comédiens dans le trailer de Naked Gun, remake/reboot d'un grand classique de la comédie US. Liam Neeson y remplace Leslie Nielsen, et Pamela Anderson intègre une franchise qui a notamment employé... Un autre sex symbol mythique, au destin plus dramatique, la regrettée Anna Nicole Smith.

Un rôle plus important qu'on ne pourrait le croire...

"Quoi, vous parlez de ces gros trucs que j'accompagne ?"

Ca, c'est ce que décochait, avec une réjouissante autodérision, Pamela Anderson sur les plateaux télé en pleine époque Alerte à Malibu, lorsqu'on lui parlait de ses seins. Le problème, c'est qu'on lui parlait tout le temps de ses seins. Qu'importe qu'elle voue déjà à la cause animale un grand intérêt, par exemple. Ainsi coupait-elle la chique au célèbre animateur Jay Leno, de cette façon : "J'aimerais tellement être vous, pour pouvoir vous torturer avec plein de questions sur vos implants !".

Cet humour féroce, Pamela Anderson l'a toujours eu. 

Nécessaire pour survivre dans un monde patriarcal qui l'a hyper sexualisée, et également, pour soigner certaines cicatrices - victime de violences sexuelles dès le plus jeune âge, puis de violences conjugales, la star va également subir un violent harcèlement médiatique. 

D'où la pertinence de la comédie dans sa carrière : le second degré est indissociable de sa vie, signe parmi d'autres d'une intelligence et d'une lucidité exemplaires. Dans Naked Gun, insiste déjà la critique américaine, elle redoublerait de talent. Son prestigieux partenaire à l'écran, Liam Neeson, la couvre de lauriers d'ailleurs : "Elle est tout simplement formidable. Je ne peux que la complimenter, pour être honnête ! Elle est drôle et c'est tellement agréable de travailler avec elle".

"Après la série Alerte à Malibu, on ne m'a proposé que des rôles très sexuels. Je me suis retrouvée coincée dans une caricature. Et je me suis surprise à devoir vivre dans cette caricature. Je voulais simplement faire quelque chose de plus intéressant que mes seins !", témoigne quant à elle l'actrice dans le documentaire Pamela, a love story.

Entre The Last Showgirl et The Naked Gun, son heure semble enfin venue.