À 25 ans, Mélanie De Jesus Dos Santos peut se targuer d'avoir 7 médailles européennes autour de son cou, dont 4 en or, et une médaille de bronze obtenue au championnat du monde de gym artistique 2023. Et pourtant, la gymnaste martiniquaise est loin de mener une vie aussi dorée que son palmarès. C'est ce qu'elle a confié au micro de RTL, le 1er décembre.
Quand on lui demande de quoi elle vit aujourd'hui, Mélanie De Jesus Dos Santos répond simplement : "aujourd'hui je n'ai rien". Très vite, elle précise : "Je ne veux pas dire que je n'ai rien, mais c'est très différent d'avant les Jeux". À savoir que depuis les Jeux Olympiques de Paris 2025, pour lesquels elle n'était pas parvenue à se qualifier, la gymnaste n'a plus de sponsors et n'a donc plus de revenus. Avant les J.O, Dior, LVMH, Adidas ou encore Venus pour ne citer que ces marques, accompagnaient l'athlète. Du jour au lendemain, tout s'est arrêté. "Après les Jeux, il était prévu que certains contrats s'arrêtent, mais c'est vrai qu'après les Jeux on se sent un peu seul parce que personne ne nous suit plus, on est un peu abandonné et on passe de tout à rien, confie-t-elle. Surtout qu'on ne vit pas de la gym, on n'est pas un sport professionnel, il faut gagner pour avoir de l'argent."
Aujourd'hui, Mélanie De Jesus Dos Santos vit chez ses parents, en Martinique, faute de pouvoir se payer un appartement. Elle a également trouvé un travail dans son club de gym. "Il faut que je travaille donc je gagne ma vie comme ça pour l'instant", explique-t-elle. Et puis, par dépit, elle a repris la gym. Elle qui pourtant, en juin dernier, sur le plateau de C à Vous, était revenue sur son échec aux J.O de Paris en racontant qu'elle n'avait pas remis un pied dans un gymnase depuis et qu'elle ne comptait pas le faire. C'était sans compter sur le peu de choix qui se présenterait à elle. "Je me suis dit : même si je n'ai pas envie de reprendre la gym, qu'est-ce que je vais faire ? Je n'ai jamais travaillé, je ne me suis jamais sentie comme une personne normale, quand on est athlète on n'est pas une personne normale, et donc je ne sais pas ce que j'aime, quel métier je veux faire, donc il faut que je me force à reprendre la gym parce que c'est tout ce que je sais faire", a-t-elle expliqué à RTL.
Sur les réseaux sociaux, le manque d'empathie de certains abonnés rejaillit. "C'était prévu mais elle n'a rien fait pour gérer ça ?", "elle est jeune, elle peut reprendre ses études", "on ne va pas la plaindre" ou encore "c'est lunaire, tes parents ne t'ont pas dit de faire des études et de ne pas mettre tout sur le sport, surtout quand on pratique un sport qui paie pas ?", lit-on en commentaire de la vidéo. Heureusement, ils ne sont qu'une poignée en comparaison avec le flot de messages de soutiens adressés à la gymnaste.