"Je me suis sentie submergée" : Laure Manaudou se confie sur sa dépression post-partum

Publié le Mardi 11 Octobre 2022
Maïlis Rey-Bethbeder
Par Maïlis Rey-Bethbeder Rédactrice
Maïlis Rey-Bethbeder aime écrire, le café, traîner sur les réseaux sociaux et écouter de la musique. Sa mission : mettre en lumière les profils, les engagements et les débats qui agitent notre société.
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Dans une interview pour Brut, parue ce mardi 11 octobre, l'ex-nageuse professionelle Laure Manaudou, mère de trois enfants, raconte la dépression post-partum qu'elle a vécue pendant un an.
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"En tant que sportive, je devais être dure", explique-t-elle à Brut, dans une interview parue ce mardi 11 octobre. Laure Manaudou, ex-nageuse professionnelle, championne olympique et mère de trois enfants, a été confrontée à de nombreuses situations stressantes au cours de sa vie, que son mental d'acier l'a aidée à surmonter.

Pourtant, c'est un événement inattendu, qui touche près de 30% des mères qui la plongera dans un profond mal-être : la dépression post-partum. Devant la caméra de Brut, la sportive raconte comment elle a traversé cette épreuve qui aura duré près d'un an, en prenant beaucoup sur elle. Laure Manaudou raconte avoir pâti de cette "déformation professionnelle".

"J'ai fait comme tout le monde, je n'ai appelé personne. Et franchement, c'est dommage. Je ne me suis pas comprise", confie-t-elle.

Laure Manaudou avait déjà eu Manon, 12 ans, née de son ancien couple avec le champion de natation Frédérick Bousquet et un petit garçon, Lou, né en juillet 2017, dont le papa est le chanteur Jérémy Frérot. Mais lors de la naissance de son troisième enfant en janvier 2021 (un garçon dont le prénom a été gardé secret), elle n'a pas immédiatement réalisé ce qui lui arrivait : "J'étais fatiguée et énervée. J'avais l'impression de ne pas savoir m'occuper de mon fils alors que ce n'était pas le premier, c'est le troisième".

De la difficulté de demander de l'aide

Jusqu'à ce que l'évidence la frappe : "je me suis rendue compte que j'ai fait une énorme dépression post-partum. Ça veut dire que pendant un an, j'étais en dépression. Je me suis sentie submergée, étouffée. C'était trop en fait, c'était oppressant".

Un quotidien rythmé par des crises de larmes la nuit, et beaucoup d'incompréhension et de "fatigue nerveuse", qui généraient des tensions. "Je gueulais sur mon mari [Jérémy Frérot- ndlr] la nuit alors que je suis très calme et que je ne crie pas. [...] Pourquoi je n'arrive pas à me relever toute seule. C'était un sentiment d'échec", décrit Laure Manaudou.

Pour la championne, il est important de libérer la parole sur le sujet : "Je reçois des messages de femmes qui me font du bien, qui me disent 'ah bah c'est comme ça chez toi aussi ! (...) Ce n'est pas parce que j'ai gagné des médailles aux JO que ce n'est pas difficile dans ma vie", explique-t-elle.

Laure Manaudou regrette de ne pas en avoir parlé plus tôt et de s'être rarement confiée à ses proches. "Ils vont être surpris parce que j'en ai jamais parlé. Je ne sais même pas si je l'ai déjà dit à mon mari. Peut-être une fois. Je voulais être forte [...]. On n'ose pas demander. On met du temps aussi à se rendre compte qu'on fait une dépression. (...) Aujourd'hui avec du recul, j'aurais préféré appeler quelqu'un ou demander de l'aide pour minimiser le temps de dépression", conclut-elle.

Une parole en effet nécessaire.

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