Le taux de burn-out maternels explose (et l'Ifop s'en alarme)

Publié le Vendredi 08 Avril 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Le taux de burn out maternel explose (et l'Ifop s'en alarme)
Le taux de burn out maternel explose (et l'Ifop s'en alarme)
Assisterait-on à une épidémie de burn out maternel ? L'espace d'une nouvelle étude alarmante, l'Ifop s'en inquiète sérieusement. Chiffres accablants à l'appui...
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34. Voilà le pourcentage conséquent, dixit l'Ifop, de mères qui avouent vivre un véritable burn out maternel. Un terme que l'on peut associer à celui de "charge maternelle", charge qui s'est exacerbée en contexte de pandémie. Marlène Schiappa s'en inquiétait d'ailleurs il y a deux ans : "Nous pouvons voir pléthore d'articles conseillant de profiter du confinement pour se mettre au yoga, relire la Pléiade... Mais la majorité des femmes n'en ont évidemment pas le temps, prises par ce travail non rémunéré", déplorait à cette époque la ministre.

Avant d'ajouter : "Quand vous passez d'un repas par jour à trois à la maison, plus les goûters, cela fait autant de menus à penser, de préparations, de vaisselle, de tables à mettre, de courses... Cela prend un temps fou". Marlène Schiappa parlait alors d'un "épuisement silencieux" des mères. C'est aussi là la conclusion du nouveau rapport de l'Ifop, qui, par-delà ce chiffre de 34 %, rapporte des données d'autant plus lourdes : 43% des mères de famille interrogées ne se sentent pas accompagnées au quotidien dans la gestion de la vie familiale.

Accablant.

Un épuisement global

Plus encore, relate encore l'Ifop, les femmes les plus pauvres éprouvent dans 48% des cas "le sentiment de ne pas être accompagnées", contre 26% des femmes issues des classes les plus aisées. Il y a donc au sein de cette étude une véritable notion d'écart des classes sociales, les privilèges jouant sur le déroulé épineux de la vie parentale.

Et comme le démontrent ces chiffres ayant trait au burn out, la charge mentale est encore considérable du côté des femmes et mères. Et pour cause : comme nous le rappelle le site Madmoizelle, les femmes s'occuperaient à 70% "des tâches domestiques et parentales". Ménage, activités des enfants, cuisine, pour ne citer que cela... Autant de tâches non rémunérées et toujours aussi mésestimées, confinement ou pas. 59% des femmes interrogées jugent ainsi la conciliation entre vie perso et vie pro très compliquée. On l'imagine bien.

Sans compter la surcharge considérable des mères solos, soit, dixit la journaliste Nathalie Bourrus, les grandes oubliées de la République... "Les hommes qui ont pris en charge durant la crise du coronavirus plus de tâches domestiques doivent poursuivre leurs efforts. Beaucoup parlent du 'monde d'après' : une nouvelle solidarité au sein des couples peut en faire partie", avancait encore Marlène Schiappa en 2020. On attend toujours...