Société
"Menaces", "violence", "dangers" : en Pologne, le droit à l'avortement est plus que jamais condamné, et les conséquences sont déplorables
Publié le 29 août 2024 à 11:00
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Le 27 octobre 2021, la Cour constitutionnelle de Pologne interdisait quasi totalement l'accès à l'avortement, en excluant même le motif de la "malformation grave du foetus". Près de quatre ans plus tard, nous apprend une enquête des Nations unies, ce droit fondamental semble plus que jamais rayé de la carte, et ce n'est pas sans conséquences.
"Menaces", "violence", "dangers" : en Pologne, le droit à l'avortement est plus que jamais condamné, et les conséquences sont déplorables
"Menaces", "violence", "dangers" : en Pologne, le droit à l'avortement est plus que jamais condamné, et les conséquences sont déplorables En Pologne cela fait quatre ans que le droit à l'avortement est quasi entièrement interdit, sauf en cas de viol, d'inceste, de menace pour la vie de la mère... Et encore. Des médecins n'hésitent pas à le bannir de leurs cabinets.  Ajoutez à cela le projet passé en première lecture du Parlement polonais d'une surveillance des situations médicales des citoyennes, incitant les professionnels de la santé à dénoncer leurs irrégularités... Et, nouvelles informations : un rapport accablant des Nations Unies ! Ce rapport condamne cette répression des droits des femmes, véritable "violence de genre", et met aussi en lumière l'influence des puissants groupes de pression anti avortement.  Avorter peut vous condamner à au moins trois ans de prison en Pologne. Ce qu'énonce aussi l'enquête, c'est la dangereuse condition de vie des femmes concernées, soumises à la clandestinité et plus de vulnérabilité...
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"Ce sont les droits des femmes qui sont menacés !

Ca, c'est que déclarait Natalia Broniarczyk, militante polonaise des droits des femmes, après l'adoption en première lecture par le Parlement d'un registre national de grossesses, projet "d'institut de la famille et de la démographie" ayant pour but de "surveiller la politique familiale, se prononcer sur la législation et éduquer les citoyens sur le rôle vital de la famille dans l'ordre social, l'importance de la reproduction culturelle et sociale également". Autrement dit ? Inciter les médecins à signaler toutes les grossesses et fausses couches au gouvernement. 

Tout un programme... 

Et aujourd'hui, trois ans après l'interdiction quasi-totale de l'avortement, autorisé seulement si la grossesse résulte d’une agression sexuelle, d’un inceste, ou constitue une menace directe pour la vie de la mère, la situation n'est pas plus idéale. Alors que l'IVG est puni jusqu’à trois ans d’emprisonnement, une enquête accablante des Nations unies débarque avec fracas. 

Plus précisément, c'est le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes qui tire la sonnette d'alarme... 

On lit.

Un droit fondamental confronté à "un environnement hostile et effrayant" 

Selon cette enquête relatée dans le détail par nos confrères de Midi Libre, les citoyennes Polonaises seraient aujourd'hui confrontées à "de graves violations des droits humains en raison de lois restrictives sur l’avortement, beaucoup d’entre elles étant obligées de mener à terme des grossesses non désirées, de recourir à des procédures clandestines dangereuses ou de se rendre à l’étranger", et plus encore victimes "d'une violence fondée sur le genre allant à l’encontre des femmes et peut être assimilée à de la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant".

Citoyennes soumises à la clandestinité, à d'autant plus de vulnérabilité, à on l'imagine également tout un imaginaire de la honte et la culpabilité associé à leur corps et leur intimité.

Mais ce n'est pas tout. En Pologne, atteste dans cette enquête la vice-présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination Genoveva Tisheva, "les médecins hésitent souvent à pratiquer des avortements, même légaux, par crainte de voir leur responsabilité pénale engagée, et retardent souvent la procédure jusqu’à ce que la vie de la femme soit en danger immédiat". De quoi contester la mention de "interdiction quasi totale", dans l'optique où les professionnels de la santé refuseraient même ce droit... Aux cas qui l'autorisent ! 

A cela faut-il encore ajouter l'influence de "puissants groupes de pression anti-avortement, de menaces et de dénonciations à l’encontre de ceux qui aident les femmes à se faire avorter, instaurant  un environnement complexe, hostile et effrayant dans lequel l’accès à un avortement sûr est stigmatisé et pratiquement impossible".

Il y a deux ans de cela, le Conservateur Jarosław Kaczyński exigeait aux femmes de réduire leur consommation d'alcool afin de contrecarrer "le faible taux de natalité de son pays", expliquant : "Si rien ne change, c'est-à-dire que si jusqu'à l'âge de 25 ans, une jeune fille boit autant que ses contemporains, elle ne fera pas d'enfants. Parce qu'il faut se rappeler qu'un homme, pour devenir alcoolique, doit boire excessivement pendant 20 ans en moyenne et une femme seulement deux ans". 

Une "analyse" ubuesque qui selon des voix expertes avait surtout pour visée d'appuyer cette propagande anti-avortement.

Mots clés
Société News essentielles IVG droits des femmes international europe
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