Les femmes victimes de violences conjugales peuvent réserver une chambre d'hôtel de façon anonyme outre-atlantique.
C'est une mesure qui devrait être largement banalisée, partout.
Une approche novatrice est mise en avant du côté des revues en ligne féministes : des réservations d’hôtel anonymes pour les victimes de violences conjugales et sexuelles. C'est le site féministe Jezebel qui aborde ce sujet nécessaire pour les victimes de violences conjugales.
A quand une telle initiative en France ?
On vous détaille en quoi consiste cette initiative.
Etre anonyme quand on réserve une chambre à l'hôtel, pour se protéger d'un homme qui vous veut du mal, ou votre mort.
De quoi s'interroger : qu'attendent les hôtels hexagonaux pour banaliser cette éventualité ? Aux Etats-Unis, l'association Safe Stays qui oeuvre pour les droits des victimes collabore avec de nombreux hôtels à travers la nation afin de protéger l’identité des victimes, et d’élargir leur accès à un logement sécurisé, détaille encore Jezebel dans son article : "L'équipe alerte sur ces violences et également souligne l'importance, pour leurs bénéficiaires, de disposer d'un lieu sûr où séjourner s'ils ont dû fuir pour se mettre en sécurité ou simplement s'éloigner temporairement du traumatisme".
Aujourd'hui, ReloShare collabore avec plus de 20 000 hôtels à travers le pays.
"Initialement conçue pour lutter contre les violences conjugales, la plateforme Safe Stays dessert aujourd'hui un large éventail de prestataires de services sociaux, elle a insisté sur le fait que, pour les victimes de violences sexuelles, « quelques jours à l'hôtel peuvent être absolument bénéfiques et parfois même changer leur vie ». L'idée est que chaque hôtel collaborant avec Safe Stays donne le droit aux personnes concernées d'être non-identifiables lorsqu'elles réservent une chambre.
Souvent, ces réservations se font en urgence.
Ce projet a éclot durant le Covid, période qui a exacerbé le taux de violences conjugales. Former le personnel de l'hôtel à l'accueil des victimes est l'une des mesures qui comptent beaucoup pour Safe Stays.
Un combat de société.
Le règlement classique des hôtels nécessite d'être révolutionné pour protéger les femmes.
« Lors de leur arrivée, les clients se voient souvent demander une pièce d'identité et enregistrer leur nom complet. Or, comme le personnel hôtelier n'est pas formé à l'accompagnement des victimes, explique au Wapo Ruth Glenn, ancienne directrice générale et présidente de la Coalition nationale contre la violence domestique, il est peu probable qu'il soit suffisamment vigilant si un agresseur appelle ou se présente à l'hôtel."
A retenir, ces mots de première utilité du gouvernement français :
"Si la victime souhaite quitter son logement, elle peut bénéficier d’un logement d’urgence en composant le numéro 115 (SAMU social) ou en contactant une intervenante sociale (présente en commissariat de police ou en gendarmerie) ou une association spécialisée dans l’aide aux victimes".