





"C'est une forme de protection patriarcale ce tweet !"
Ainsi s'exprimait Raquel Garrido dans le dernier retentissant épisode de l'émission Envoyé Spécial. L'ancienne partisane de Jean-Luc Mélenchon avait ainsi qualifié le message de soutien très controversé de ce dernier à son lieutenant de jadis, Adrien Quatennens, alors confronté à des accusations de violences conjugales.
Plus que des accusations en vérité. Adrien Quatennens lui-même a d'ailleurs reconnu avoir giflé son ex compagne, Cécile. Des faits qui avaient alors engendré un grand scandale sur la scène politique, plus encore au sein d'une gauche soucieuse d'être cohérente avec ses luttes et ses convictions.
Soutien de Jean-Luc Mélenchon envers Adrien Quatennens affirmé sur les réseaux sociaux et très polémique donc, au sein même de la sphère LFI. "Là c'est clairement le chef du syndicat du patriarcat qui défend son gars", poursuit Raquel Garrido devant les caméras de France Télévision. Et Alexis Corbière d'abonder en ce sens : "Tout le monde avait honte à La France Insoumise... Tout le monde voyait bien que c’était contraire à nos principes...Il y a un gros malaise"
Support "patriarcal"... Avec la violence qui va avec ?
C'est en tout cas ce que semblent affirmer aujourd'hui les journalistes Charlotte Belaich et Olivier Perou. Les enquêteurs publient un ouvrage empli de révélations : "La meute. Enquête sur La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon". Et au micro de Sonia Devillers sur les ondes d'Inter, ils en attestent : "Jean-Luc Mélenchon est un homme violent"...
Mais pourquoi donc ?
Les journalistes étayent leur propos face à Sonia Devillers.
Et précisent notamment le contenu de messages envoyés à l'écologiste Marine Tondelier, grand espoir de la gauche au moment du Nouveau Front Populaire, l'an dernier : "Je pense à ce message envoyé à Marine Tondelier qui disait regretter les querelles intestines de la gauche : 'Je vais te mettre la dose que tu mérites'...".
Des saillies qualifiées de sexistes.
"C'est une violence qui se diffuse dans tout le mouvement", assure encore à France Inter la journaliste d'investigation Charlotte Belaïch. "Tous ceux qui ont fini par être purgés de La France Insoumise ont été traqués et harcelés". Des paroles qui prennent racines dans les témoignages accablants de plus de 200 personnes.
"Il y a une dichotomie totale entre ce que défend le parti sur les violences sexuelles et sexistes et ce que dit Mélenchon", assure au diapason le co auteur de cette enquête très critique, Olivier Pérou. Un son de cloche qui n'a rien d'inédit. En 2022, à Médiapart, le journaliste Mathieu Dejean en attestait déjà dans une enquête : "#MeToo met à l’épreuve le féminisme de Jean-Luc Mélenchon".
Et développait ainsi en relatant les témoignages de femmes engagées : "Par sa réaction à l’affaire Adrien Quatennens, Jean-Luc Mélenchon a mis les militantes féministes du mouvement en colère. Si son acculturation à ce combat est ancienne, la polémique a mis en évidence un clivage avec une génération politique marquée par le mouvement #MeToo".
"Un soutien sans faille à Adrien Quatennens ? Sans même une évocation de Cécile Quatennens ? On était hyper en colère. Jean-Luc Mélenchon n'a rien compris à #MeToo et au féminisme", peut-on à ce titre entendre dans l'enquête de l'émission de France 2. Qui se voit désormais enrichie de nouveaux témoignages.