La Californie devient le premier État à interdire la discrimination capillaire

Publié le Lundi 06 Janvier 2020
Mylène Wascowiski
Par Mylène Wascowiski Rédactrice
La Californie interdit la discrimination capillaire
La Californie interdit la discrimination capillaire
L'État de Californie votait en juillet dernier une loi interdisant toutes formes de discriminations liées aux cheveux naturels. Entrée en vigueur le 1er janvier 2020, celle-ci protège tout particulièrement les Noir·es américain·es, toujours victimes d'importantes discriminations dans le pays.
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L'État de Californie est le premier aux États-Unis à interdire la discrimination raciale fondée sur les cheveux. Adoptée à l'unanimité par les deux Chambres californiennes en juillet dernier, celle-ci est entrée en vigueur le 1er janvier 2020 et condamne fermement toutes formes de discriminations contre les cheveux naturels.

"Cette loi protège le droit des Californien·nes noir·es à porter leurs cheveux naturels, sans pression pour se conformer à des normes euro-centrées", expliquait en juillet dernier à l'AFP Holly Mitchell, sénatrice démocrate de Los Angeles à l'origine de la loi. Elle poursuit : "Pour nous, c'est un symbole de qui nous sommes. Quand je me faisais des dreadlocks voici quinze ans, je savais que c'était une déclaration à la fois sociale et politique adressée au monde extérieur."

Les cheveux, une cause répandue de discrimination raciale

Car en Californie - et aux États-Unis de manière générale - les cheveux "restent une cause répandue de discrimination raciale avec des conséquences économiques et sanitaires graves, spécialement pour les individus noirs", précise le texte de loi.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, évoquait à l'époque du vote de la loi un cas concret : celui d'un jeune lycéen du New Jersey, contraint par un arbitre de couper ses dreadlocks pour participer à une compétition de lutte en décembre 2018. Le jeune homme a dû alors choisir entre "perdre une compétition sportive et perdre son identité", s'insurgeait à l'époque Gavin Newsom auprès de l'AFP.

Au même titre que la religion, le genre ou encore l'orientation sexuelle, les cheveux ne pourront plus être invoqués pour imposer ou refuser quelque chose à quelqu'un. Que ce soit à l'école, dans son emploi, lors d'un entretien d'embauche ou une visite d'appartement.

Car les discriminations envers les Noir·es américain·es restent particulièrement importantes aux États-Unis, encore aujourd'hui. Rien que sur la question de l'emploi, le taux de chômage des noir·es est - depuis les années 60 - deux fois plus important que celui des blancs selon les chiffres de l'Economic Policy Institute. À l'école également, où les jeunes Américain· es noir·es ont deux fois plus de risques de se faire exclure de classe que les autres élèves selon une enquête de NPR publiée en décembre 2018.

Une loi similaire avait déjà été votée début 2019 dans la ville de New York. La Californie va plus donc aujourd'hui plus loin et applique cette fois-ci la loi à l'échelle fédérale. D'autres États, comme celui du New Jersey, sont en train de s'aligner.