4 effets du syndrome prémenstruel à surveiller de près

Publié le Vendredi 28 Février 2020
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
4 effets du syndrome prémenstruel à surveiller de près
4 effets du syndrome prémenstruel à surveiller de près
Lorsque les règles sont très douloureuses et le flux beaucoup plus abandant qu'à l'accoutumée, mieux vaut consulter. On a listé 4 symptômes à ne pas ignorer, selon les expert·e·s.
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Le syndrome prémenstruel se manifeste la plupart du temps par des maux dans le bas ventre, les seins gonflés, une fatigue intense, une poussée d'acné ou encore des bouleversements émotionnels liés aux hormones. Une liste assez lourde qui n'a toutefois rien d'inquiétant. Parfois en revanche, certains symptômes précis méritent davantage d'attention, et l'avis de notre gynécologue. Crampes aiguës, saignements importants ou encore pertes anormales, voici quatre signes à ne pas ignorer.

1- Des douleurs très fortes

Si on a longtemps tenté de banaliser les douleurs menstruelles, souffrir le martyre pendant ses règles n'a cependant rien de normal. Du tout. Surtout lorsque ces maux deviennent insoutenables, ou beaucoup plus intenses que d'habitude, à tel point qu'on ne peut pas bouger de son lit ni sortir de chez soi. "Les femmes devraient s'inquiéter de la douleur qui leur fait manquer le travail ou l'école chaque mois", déclare la Dre Latasha Murphy, gynécologue-obstétricienne au Mercy Medical Center, à HelloGiggles.

Même conseil lorsque l'on remarque des symptômes qui nous demandent de prendre des médicaments narcotiques type codéine, des migraines, des nausées, voire des diarrhées. Il peut certes s'agir d'effets passagers mais aussi de signes annonciateurs d'une condition plus sérieuse, à l'instar de l'endométriose, qui implique que les cellules de la couche la plus interne de l'utérus se développent dans le muscle de l'utérus, estime l'experte.

Dans certains cas, les crampes abdominales très fortes se traduisent aussi par une maladie inflammatoire pelvienne (MIP). Une infection grave de l'utérus, des ovaires et/ou des trompes de Fallope qui est causée par une IST non traitée, telle que la chlamydia ou la gonorrhée. On ne tarde donc pas à en parler à son ou sa gynécologue.

2- Des saignements importants

Qu'entendre par "importants" ? "Si vous remplissez deux tampons super absorbants ou plus en une heure, c'est trop abondant", explique la Dre Cindy M.P. Duke, directrice médicale de l'Institut de fertilité du Nevada, au média américain. Il faut également s'assurer que notre flux ne varie pas considérablement de nos menstruations habituelles.

Passeport Santé indique notamment que ces changements conséquents d'un cycle à l'autre, accompagnés de douleurs abdominales et parfois de la coagulation fréquente du sang menstruel ou d'une durée des règles anormalement longue, peuvent révéler une ménorragie (ou hyperménorrhée), causée par un fibrome utérin (une tumeur bénigne de la paroi de l'utérus), un traitement hormonal ou encore l'endométriose.

Selon l'âge aussi, les causes sont susceptibles de varier, affirme la Dre Marra Francis, médecin-chef et obstétricienne-gynécologue certifiée: "Si une femme de plus de 40 ans a des saignements irréguliers, en particulier entre les cycles, et que ses hormones sont équilibrées, elle peut présenter des modifications bénignes ou cancéreuses de la paroi de son utérus et doit subir un examen complémentaire pour en déterminer la cause".

3- L'absence totale de sang

Evidemment, les règles qui ne se manifestent riment souvent avec grossesse. Seulement, il arrive aussi que leur absence (baptisée aménorrhée) depuis au moins trois mois témoigne d'une condition plus alarmante, comme un trouble alimentaire ou une maladie endocrinienne, qui requiert l'attention d'un·e spécialiste.

Un symptôme à prendre au sérieux, qui touche 2 à 5 % des femmes à prendre au sérieux, qui pourrait également résulter d'un stress prolongé. Comme l'indique RTL, ce qu'on appelle "aménorrhée psychogène" est déclenchée par un bouleversement personnel ou professionnel dont l'anxiété qui en découle influe directement sur notre cerveau - ou plus précisément l'hypothalamus, la partie qui fait le lien entre les systèmes nerveux et endocrinien - empêchant ainsi les menstruations.

4- Des pertes anormales

Certes, les pertes vaginales varient en quantité, en odeur et en couleur selon le moment où vous vous trouvez dans votre cycle menstruel. Soyez cependant consciente que si elles vous semblent plus épaisses, d'une couleur ou d'une odeur différente de d'habitude, il est préférable de se rapproche de votre médecin ; il s'agit peut-être d'une vaginose bactérienne ou d'une IST. "Les infections sexuellement transmissibles peuvent provoquer des douleurs ou la formation d'abcès, qui peuvent provoquer des fièvres ou des règles malodorantes et/ou des pertes vaginales", explique en ce sens Dre Duke.

Quoiqu'il en soit, être à l'écoute de son corps et - surtout - ne jamais avoir peur de parler aux personnes qualifiées demeure essentiel. Le tabou qui entoure les règles nuit gravement à notre santé, et il est nécessaire de briser cette honte qui empêche certaines femmes de se confier, au risque de ne pas être diagnostiquées rapidement. Alors, quel que soit le motif, n'hésitez pas.