Amy Schumer brise le tabou de la trichotillomanie (et c'est important)

Publié le Mercredi 31 Août 2022
Thomas  Belleaud
Par Thomas Belleaud journaliste
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L'actrice américaine Amy Schumer s'est confiée sur un mal qui la ronge : la trichotillomanie, ou le fait de s'arracher ses cheveux jusqu'à laisser des trous complètement nus. Un témoignage important.
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C'est un témoignage sincère et nécessaire qu'a livré la comédienne Amy Schumer dans les colonnes du New Yorker, ce 29 août. Au fil d'un long portrait, elle s'est exprimée sur son combat contre la trichotillomanie, un trouble méconnu qui, pourtant, concernerait environ 1 à 2 % de la population.

Les personnes qui sont atteintes de ce TOC (trouble obsessionnel compulsif ) s'arrachent les cheveux du cuir chevelu ou d'autres endroits, comme les sourcils, les cils, la zone génitale, la barbe ou la moustache. Une habitude qui se mue parfois en dépendance, jusqu'à former des plaques chauves de forme inhabituelle sur ces zones. Ce trouble particulièrement tabou, Amy Schumer a décidé de l'aborder au grand jour. Et ce, bien que ce témoignage soit éprouvant.

"C'est comme si c'était ce que les monstres et les gobelins avaient"

Dans le magazine américain, l'actrice a ainsi évoqué la "vulnérabilité" associée au fait que des gens sachent qu'elle "s'arrache les cheveux". "Ça me semble très cru pour moi... C'est, vous savez, des taches chauves," dit-elle. Amy Schumer a ensuite plaisanté en parlant de sa propre calvitie et en affirmant qu'"une kippa la couvrirait", en référence au couvre-chef traditionnellement porté par les hommes juifs. "C'est comme si c'était ce que les monstres et les gobelins avaient", décrit encore l'actrice.

Un sujet qu'elle avait déjà abordé en février 2022 auprès du Hollywood Reporter, à l'occasion de la sortie de sa série Life & Beth. "Je pense que tout le monde a un grand secret et c'est le mien".

La série met en scène son expérience de la honte et de la stigmatisation de la trichotillomanie lorsqu'elle était enfant. Ado, elle avait l'habitude de déjeuner dans le bureau de l'infirmière parce que quelqu'un disait que ses taches chauves "les rendaient malades", déclarait-elle encore au micro de Howard Stern, en avril. "Je ne me rendais même pas compte que je l'avais fait, et je regardais juste en bas et il y avait un tas de cheveux", se souvenait-elle.

Un témoignage loué par Jen Monteleone, directrice exécutive par intérim de la Fondation TLC, dédiée à la trichotillomanie. "Quand une personne de la stature d'Amy Schumer a le courage de dire sa vérité, cela permet de commencer à déstigmatiser et à normaliser des conversations comme celle-ci sur la trichotillomanie et d'autres comportements associés", affirmait-elle en début d'année à BuzzFeed News. "Cela crée des opportunités de sensibilisation, d'acceptation et d'inclusion, et aide les autres à savoir qu'ils peuvent vivre des vies complètes et productives." Résolument inspirant, donc.