"J'ai longtemps hésité à écrire ces mots".
Le GP Explorer a engendré cette année encore quantité d'instants émotion : comme les nombreuses larmes de Squeezie, le grand instigateur de cet événement sportif, ou celles de Baghera, alias Baghera Jones, tombant dans ses bras. Des séquences qui comptent autant pour les aficionados de compétitions sportives - la F1 en l'occurrence - que pour les audiences fidèles des créateurs et créatrices de contenus émérites.
Néanmoins, sous le vernis, on observe d'inquiétants dessous : le cyber harcèlement misogyne que subissent encore de trop nombreuses influenceuses. Comme Maghla, cette année. Et lors de la seconde éditions : la vidéaste Manon Lanza. Celle-li lors de la compétition sportive, en pleine deuxième édition du GP Explorer, avait percuté l'un de ses collègues vidéastes. Une situation somme toute banale lors de ces courses automobile. Mais qui avait engendré un déferlement de haine.
Et aujourd'hui, elle tient à témoigner, car sa voix cristallise des enjeux collectifs pour les femmes.
Révélant ce qu'elle n'avait encore jamais dit à ce sujet...
"Par peur qu'on me dise que je dramatise, ou qu'on me reproche de "remuer le passé" j'ai longtemps hésité à écrire ses mots", révèle ainsi la vidéaste Manon Lanza sur son compte Instagram, relayant un texte très intime.
"Mais après avoir vu comment certaines histoires continuent d'être racontées, je ressens le besoin aujourd'hui de vous raconter ma version. Je n'écris pas par rancune ni par jalousie. J'écris pour dire ma vérité et, je l'espère, ouvrir une réflexion sur ce que vivent beaucoup de personnes - essentiellement des femmes - dans ces milieux."
Ce qu'elle raconte ensuite en dit long sur la condition des femmes dans le sport, oui, et dans le monde très masculin des vidéastes, et créateurs de contenu, en France. C'est cela qui rend ce témoignage si fort. La créatrice de contenus explique effectivement que suite à son accident, elle a été rayée de la carte. Car sa situation ne correspondait pas au "storytelling" de l'event. Des observations accablantes. Lorsque Manon Lanza détaille ainsi...
"Lors de la deuxième édition du GP Explorer, j'ai eu un accident avec un autre pilote. Il avait raté son freinage devant moi, j'ai tenté un dépassement, et on s'est percutés. Une situation comme il s'en passe tous les weekends en F1 et comme il s'en est à nouveau passé lors du GP3... Je suis partie aux urgences et c'est lui qu'on a plaint et moi qu'on a insulté. Squeezie a dit suite à cet accident : il n'y a pas de blessés ! J'étais à l'hôpital lors de sa déclaration. j'ai été rayée du tableau car la réalité dépassait le storytelling."
Manon Lanza suggère que le traitement de cet accident, de sa situation, n'auraient pas été considérés avec suffisamment de sincérité. La coureuse automobile va aussi révéler qu'une agence organisatrice ou influenceur renommé ne l'a soutenu lorsqu'elle était à l'^hôpital.
"Je ne cherche pas de revanche. Je cherche simplement la même humanité. Ce n'est pas l'invitation que j'attendais. On adore afficher les femmes tant qu'elles ne prennent pas trop de place. Tant qu'elles ne dérangent pas l'image parfaite. Tant qu'elles ne deviennent pas "trop". Alors voilà : je n'ai pas été honorée. Mais aujourd'hui, je me rends justice. Et j'espère, à travers mes mots, en rendre aussi ‹ un peu à celles et ceux qui, malgré eux un jour, ont été réduits au silence, à une case à cocher ou à un rôle décoratif. "
Un message nécessaire. Et controversé : car dans l'espace commentaires beaucoup défendent Squeezie, notamment, qui avait dénoncé le harcèlement subi par l'influenceuse.