Pourquoi Greta Thunberg est devenue la nouvelle coqueluche de la propagande russe

Publié le Vendredi 22 Juillet 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
La militante écolo suédoise Greta Thunberg se retrouve malgré elle au coeur de la propagande russe en pleine invasion de l'Ukraine. Et ce, pour une phrase dont seulement quelques mots ont été retenus.
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La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg se retrouve bien malgré elle au coeur de la propagande russe. Et ce, pour une phrase tronquée : "Non à la Russie. Non à l'OTAN. Non à la guerre".

De cette phrase, qui recouvre une pancarte aperçue lors d'une manifestation du mouvement écologiste Fridays For Future (mouvement dont Greta Thunberg est le fer de lance) et partagée sur Twitter le 8 juillet, les médias russes ont avant tout retenu une négation, au sein des trois énoncées : "Non à l'OTAN".

Selon ces médias à la botte de Vladimir Poutine, Greta Thunberg serait ainsi "contre l'adhésion de la Suède à l'OTAN" voire carrément "une ennemie de l'OTAN". L'OTAN, alliance de pays d'Europe et d'Amérique du Nord, étant considéré par les médias pro-Kremlin comme l'ennemi direct de la Russie. Et qu'importe si la pancarte, photographiée au sein d'une scène où n'apparaît même pas Greta Thunberg, affirme également "Non à la Russie, Non à la guerre".

Evidemment, cette "fake news" apparaît bien commode en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. "L'OTAN est devenu le grand – et principal – ennemi de la Russie, d'après la propagande du Kremlin. Et la récente demande d'adhésion de deux pays traditionnellement neutres, la Suède et la Finlande, qui partagent de surcroît une longue frontière terrestre avec la Russie, n'a fait qu'alimenter la conviction que l'Alliance ne cessait de se rapprocher du pays", précise Courrier International.

Au coeur de la propagande

Comme l'énonce encore Courrier International, c'est notamment le journal pro-Kremlin Vzgliad qui a appuyé ces "fake news" en affirmant dès son titre : "Greta Thunberg renaît en ennemie de l'OTAN". Vzgliad perçoit la jeune militante suédoise comme "une protestation verte contre l'OTAN" voire même "une révolte au sein de l'élite d'Europe occidentale [...] et une importante source de nuisance pour les atlantistes, un peu comme une mouche qui ne cesse de bourdonner à leur oreille".

Cette réappropriation par la propagande russe ne manque pas de sel. Effectivement, Greta Thunberg n'a jamais été tendre envers le président russe Vladimir Poutine. Alors que ce dernier la qualifiait en 2019 au cours de l'Assemblée générale de l'ONU de "gentille fillette très sincère" mais peu au fait de "la complexité" du monde (une preuve de mépris dont Thunberg fait souvent l'objet), la militante écolo modifiait très ironiquement sa bio Twitter pour se présenter comme "une adolescente gentille mais mal informée". Ce qui n'est pas sans rappeler les piques que décochait la principale concernée à un autre leader : Donald Trump.

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