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"Je verrai toujours vos visages" : pourquoi les lycéens adorent le film ? ils racontent !

Publié le Vendredi 22 Mars 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"Je verrai toujours vos visages" : pourquoi les lycéens adorent le film ?
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Lors de la remise du César des lycéens à l'émouvant "Je verrai toujours vos visages", les étudiants ont détaillé auprès de la cinéaste Jeanne Herry les raisons de leur choix. A écouter !
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En février dernier, un film remportait le César des lycéens, et pas n'importe lequel : Je verrai toujours vos visages. L'occasion de récompenser une démarche (aborder, minutieusement, le procédé de justice restaurative), un regard de cinéaste, mais aussi, des partitions remarquables d'acteurs. Dont celle de la poignante Adèle Exarchopoulos, également couronnée d'un César du second rôle féminin. Mérité si vous voulez notre avis.

Mais après le sacre, vient la remise officielle du prix !

Et celle-ci ce n'est pas faite sans émotions, au Grand Rex, auprès de l'équipe du film et des étudiants venus en parler. Des mots qui expliquent pourquoi Je verrai toujours vos visages, à l'instar de certains livres (Triste Tigre de Neige Sinno, lauréat du Goncourt des Lycéens) a pu à ce point les bouleverser. Et ce qu'ils racontent en dit long sur les grandes causes qui animent les nouvelles générations. Rappelons quand même que ce César éclot du choix c'un jury composé de 2 286 d'élèves de terminale, issus des lycées de la France entière.

On les écoute ?

"Merci Jeanne Herry !"

Pourquoi ce récit à mi chemin entre la fiction et le documentaire (la cinéaste Jeanne Herry ayant accumulé recherches et documentation !) a su captiver à ce point les lycéens de France ? On écoute Chloé, étudiante qui est venue délivrer un discours : "C'est un film amené sur fond de tristesse... Mais qui mène finalement vers l'espoir". Elle poursuit : "Et ce tout en restant très lucide. Merci Jeanne Herry, de démontrer à toutes les victimes du monde réel qu'à l'image de vos personnages, il est possible de se reconstruire".

On pense très fort face à ces mots à un personnage crucial qui suit une trajectoire parallèle aux autres durant deux heures, jusqu'à retrouver son agresseur l'espace d'un échange puissant : celui de Chloé (oui, elle s'appelle elle aussi Chloé), interprété par Adèle Exarchopoulos. Une victime d'inceste qui va se confronter à son frère, incarné par Raphael Quenard. C'est de son choix, et de sa potentielle reconstruction, qu'il est question.

D'ailleurs l'actrice avait affirmé lors des César : "C'est un prix pour toutes les Chloé qui essaient de réparer l'irréparable !". Et la comédienne de poursuivre, au Grand Rex, face aux lycéens : "C'est très rare les grands rôles et celui-ci fait partie de mes grands rôles, c'est un cadeau".

On se doute que Florian, lycéen, penserait différemment. Lors de cette remise de prix, il a témoigné : "Vous avez su, Jeanne Herry, dans votre film, donner toute sa place aux regards, aux voix, et aux silences. La justice restaurative est cette partition entre ces 3 composants !". Et le jeune homme de poursuivre : "Ce qui nous a tous touché c'est cette parole qui se délie, cette parole refoulée qui jaillit tout d'un coup..."

"... Mais aussi cette écoute sans jugement. Et ce qui nous a tous émeut, ce sont également ces réponses que les uns apportent aux autres dans le film, ces gestes inconscients qui les rapprochent, et permettent un long cheminement vers le pardon. Merci, car c'est beau de voir refleurir l'espoir !"

Des mots qui disent avec éloquence ce pourquoi, nous aussi, on a tant pleuré et vibré devant Je verrai toujours vos visages. L'occasion de relire notre long échange avec sa cinéaste !

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