Le stealthing, retrait du préservatif sans consentement, est considéré comme un viol au Canada

Publié le Mardi 02 Août 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Retirer son préservatif pendant l'acte sexuel sans le consentement de son ou sa partenaire porte un nom : le stealthing. Un acte désormais considéré comme un viol au Canada.
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Qu'est-ce que le stealthing ? Cet anglicisme, traduisible par "furtivité", désigne le fait de retirer son préservatif durant l'acte sans le consentement de son ou sa partenaire. Cela fait des années que les témoignages de victimes abondent afin de mettre en lumière ce sujet de plus en plus pris en compte.

Et notamment, au niveau de la législation. Ainsi, la Cour suprême canadienne a récemment institué une loi : le retrait du préservatif sans le consentement de l'autre partenaire durant une relation sexuelle sera désormais considéré comme un viol. Une manière de poser des termes clairs sur une agression qui en manquait.

Et surtout, de marcher sur les pas d'autres législations à travers le monde. Ainsi la Justice de Nouvelle-Zélande considère-t-elle à l'unisson le "stealthing" comme une agression sexuelle, depuis l'an dernier.

Une reconnaissance à travers le monde

Mais c'est aussi le cas en Californie, premier Etat américain à rendre illégal le "stealthing" par le biais d'un texte voté (l'an dernier toujours) par les membres du parlement et proposé avec l'appui de la parlementaire californienne Cristina Garcia, définissant cet acte comme "non seulement immoral mais aussi illégal".

Dans le monde, une femme sur trois et un homme sur cinq auraient déjà été victimes de cette violation du consentement. Et au Canada, les dépôts de plaintes pour ce motif ne manquent pas. L'intitulé de "viol" ou "crime sexuel" dans les tribunaux devrait faire office de sensibilisation efficace. Une façon, également, d'intégrer davantage la notion de "consentement" au sein de la loi, ainsi que le traitement de son irrespect.

C'est d'ailleurs pour l'amélioration de la loi en ce sens que militent celles et ceux qui sensibilisent au "stealthing". Ainsi Bianca Fileborn, chercheuse sur les violences sexuelles à l'université de Melbourne, déclarait-elle à ce titre : "Il y a un manque de clarté juridique et sociale autour de l'acte, qui alimente les mythes et les tromperies autour des violences sexuelles, comme si le 'vrai viol' impliquait forcément la violence, la force extrême et la coercition, au lieu d'aborder la nécessité du consentement lors d'une relation sexuelle".