Une statue grandeur nature de Virginia Woolf fait sensation en Angleterre

Publié le Mercredi 16 Novembre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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En Angleterre, et plus précisément à Richmond où elle a vécue, une statue grandeur nature de Virginia Woolf fait sensation. A l'origine de ce monument en bronze, une campagne de financement participatif.
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Dans la banlieue de Londres, et plus précisément à Richmond, vient d'être dévoilée la première statue en bronze grandeur nature de l'autrice Virginia Woolf. Un hommage émouvant et collectif à la célèbre romancière féministe, autrice de Une chambre à soi, Les Vagues, Orlando et Mrs Dalloway. Collectif, car ce monument symbolique est le fruit d'une campagne de financement de cinq ans.

Cette statue tant attendue représente donc Virginia Woolf assise sur un banc, souriante, un livre à la main. Cela n'a l'air de rien, mais cette représentation change de l'ordinaire. Effectivement, la romancière britannique est plus traditionnellement dépeinte dans son envers mélancolique, triste voire tragique. C'est ce qu'affirme du côté du Guardian l'éditrice locale Cheryl Robson qui a organisé la collecte de fonds : "J'avais à coeur de la montrer heureuse, de défier le stéréotype".

Mais pourquoi Richmond au juste ? Car l'iconique femme de lettres, native de Londres, y a vécu pendant pas moins de 10 ans, de 1914 to 1924. C'est là-bas qu'elle a rédigé certains de ses classiques comme Night and Day mais aussi fondé la maison d'édition Hogarth Press en compagnie de son époux Leonard Woolf.

"Il y a si peu de femmes représentées dans la sculpture"

La sculptrice qui a façonné cette oeuvre d'art, Laury Dizengremel, est également ravie de cette installation. Auprès du Guardian, elle s'en réjouit : "Il y a si peu de femmes représentées dans la sculpture. Je trouve tout à fait remarquable que Woolf soit située là où tant de gens passeront, où tant de femmes et de filles pourront être inspirées". Le choix du cadre (l'écrivaine assise sur un banc) a été précisément pensé en ce sens.

Effectivement, cela incitera davantage les gens à poser auprès de la statue et faire des selfies, "en mettant leurs mains autour de ses épaules", explique la sculptrice. Le projet de cette oeuvre avait engendré 50 000 livres, soit plus de 57 000 euros. Leonard Woolf, quant à lui, a déjà fait l'objet d'un buste que l'on peut retrouver à Monk's House, dans le village de Rodmell, au sud de l'Angleterre. Tous deux y ont vécu dès 1919.

Sur Twitter, nombreux sont les fans de l'écrivaine à avoir exprimé leur enthousiasme. "Je me rendrai certainement à Richmond upon Thames pour voir la statue de Virginia Woolf", "C'est une bonne nouvelle !", "Super", peut-on lire. "Nommée icône du 20e siècle par la BBC, il est difficile de croire que cette écrivaine et championne des droits des femmes de renommée mondiale n'ait pas encore été honorée par une statue au Royaume-Uni", remarquait à l'époque la campagne de financement. C'est désormais chose faite.

A travers le monde, les statues à l'effigie de figures féminines sont encore trop rares. Rappelons par exemple que sur les 300 statues recensées à Paris, 40 seulement sont des statues de femmes