Pourquoi les César, c'est vachement mieux que les Oscars (en fait)

Publié le Vendredi 20 Février 2015
Marie Chaumière
Par Marie Chaumière Journaliste
Pourquoi les César, c'est vachement mieux que les Oscars (en fait)
Pourquoi les César, c'est vachement mieux que les Oscars (en fait)
Dans cette photo : Ellen DeGeneres
Comme chaque année, les mauvaises langues vont s'en donner à cœur joie ce vendredi 20 février pour critiquer la cérémonie des César 2015, ne manquant pas de rappeler à quel point les Oscars sont tellement plus classes. Et bien, à Terrafemina, nous avons décidé de nous rebeller contre cette manière aussi consensuelle qu’antipatriotique de présenter inlassablement le grand raout du cinéma français comme infiniment moins drôle que son cousin hollywoodien. Voici donc 5 raisons de préférer les César aux Oscars. Ou pas...
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1. Un art consommé du moment gênant

Les César, c’est le festival des bides et des regards en direction des chaussures. Entre révélations intimes et sketchs nazes, la cérémonie regorge chaque année de moments gênants, autrement plus savoureux, avouez, que les saillies calibrées d’Ellen DeGeneres ou de Seth MacFarlane aux Oscars. Quelle pire blague que le célèbre « 6 fois 7, ça fait Karembeu » de Jamel Debbouze face à Adriana Karembeu ? Quant à la palme de la confidence embarrassante, elle va à Sara Forestier, César de la meilleure actrice pour Le Nom des gens : « Dans le film, je jouais une pute politique alors qu'à l'époque du tournage, je ne connaissais rien à la politique et j'étais vierge! » Too Much Information, comme disent les djeun’s.





2. Les Œdipe mal digérés

Ah, la grande famille du cinéma français ! S’il existe bien quelques dynasties à Hollywood, celles-ci sont autrement plus discrètes. Comment ne pas nous envier le spectacle délicieusement embarrassant que nous a offre régulièrement parents stars et « enfants de » ? On pense à Serge Gainsbourg, embrassant de manière un poil trop insistante sa fille Charlotte, César du meilleur espoir féminin en 1986. Ou à l’air mortifié de Julie Depardieu rejointe sur scène par
son père alcoolisé et incapable de cacher sa fierté.



3. L’ambiance collégiale

C’est pas demain la veille qu’on verra les plus grands acteurs français faire un selfie ensemble comme aux Oscars l’an dernier. Aux César, on n’est pas là pour faire semblant de s’aimer, comme en témoigne la tirade de Romy Schneider en 1980 au sujet de Miou-Miou, qui n’avait pas daigné venir chercher son prix. Ou la grande classe de Mathilde Seigner, qui, mécontente que son « poto » Joey Starr n’ait pas reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle, l’a fait savoir en 2012 devant Michel Blanc.



4. Des seins en veux-tu en voilà

Quand Laetitia Casta ne se promène pas quasi nue sur la scène des César, c’est Julie Ferrier qui arbore un décolleté TRÈS plongeant pour un sketch. De leur côté, les Américains s’émeuvent quand Seth MacFarlane évoque les seins nus des actrices au cinéma. Un fossé culturel illustré par la réaction très anglo-saxonne d'Emma Thompson l’an dernier : l’actrice anglaise n’a pas pu s’empêcher de venir sur scène remonter la bretelle de Julie Ferrier, justement. Pour rappel, le dernier scandale « boobsien » aux Oscars concernait… les tétons un peu trop « apparents » d’Anne Hathaway SOUS sa robe.



5. Les tirades politiques au premier degré

Qui dit César, dit déclarations politiques. On est comme ça, nous les Français, on aime bien l’ouvrir. Pas une cérémonie sans un aparté sur les intermittents du spectacle ou sur l’avenir du cinéma français. Et pas question de rigoler, on se souvient des réactions outrées de certains face à la blague - certes pas très drôle - de Jamel Debbouze, interrompant le discours sur les intermittents d’un lauréat en 2013. Et il y a aussi des moments plus WTF. Qui a oublié le happening foireux d’
Anémone en 1988, qui débarqua déguisée en révolutionnaire sur la scène des César, parlant de sa tenue à toute vitesse avant de décamper sans emporter la précieuse statuette ?


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