Wearable technology : les Français pas prêts à enfiler des vêtements connectés

Publié le Mercredi 14 Mai 2014
Wearable technology : les Français pas prêts à enfiler des vêtements connectés
Wearable technology : les Français pas prêts à enfiler des vêtements connectés
Porter des chaussures, un tee-shirt ou des sous-vêtements connectés à une application mobile apparaît plutôt inutile voire absurde pour une majorité de Français. D’après les résultats de l’observatoire Orange-Terrafemina sur les « Wearable technologies », la gestion des données privées et la fiabilité des applications représentent un frein chez les internautes. Réaction de Raphaëlle Raymond, directrice marketing de Netatmo, acteur français majeur de l’industrie des objets connectés.
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Terrafemina : L’étude menée par l’observatoire Orange-Terrafemina* auprès des Français sur la Wearable technology montre une faible appétence pour les vêtements connectés, une petite moitié des sondés estimant en général les applications utiles ou intéressantes, la majorité trouvent que les produits développés sont anecdotiques voire absurdes. Que pensez-vous de ces résultats ?

Raphaëlle Raymond : Le dernier CES de Las Vegas a montré à quel point Internet était en train de dévorer tous les domaines du quotidien avec une multitude d’objets connectés et d’applications. Dans cette période toutes les possibilités vont être envisagées, c’est dans un deuxième temps qu’un tri naturel sera fait par les utilisateurs eux-mêmes. On comprend bien pourquoi la couche pour bébés qui envoie un tweet lorsqu’elle doit être changée paraît inutile pour 66% des sondés… Néanmoins certaines applications sont prometteuses lorsqu’elles interviennent dans le domaine de la santé, qu’elles permettent de simplifier nos démarches et d’améliorer notre style de vie. Il existe un futur pour les technologies permettant de mesurer notre environnement ou notre activité pour améliorer notre comportement.

Tf : Notre étude montre un intérêt limité pour les applications de quantified self. Un internaute sur dix trouve utile le concept des chaussures qui mesurent leurs performances de jogging, 37% trouvent cela « intéressant ».

R. R. : Le quantified self (tous les outils pour mesurer notre activité, ndlr) représente un marché énorme et déjà fortement développé. C’est la plus grosse manne du secteur des objets connectés avant la médecine et l’automobile. En termes d’utilité, ces applications sont limitées à quelques mois. Une fois que l’utilisateur a expérimenté l’application voire « transformé » son mode de vie, il n’est pas évident qu’il renouvelle l’expérience. Tout dépend du produit, de son ergonomie et de l’accompagnement qui est proposé. L’arrivée des textiles connectés va permettre de proposer des produits plus aboutis et des mesures plus précises, en ciblant des zones du corps.

Tf : Les applications liées à la santé posent la question de la gestion des données personnelles de leurs utilisateurs, des informations autrement plus intimes que ce que l’on peut partager sur Facebook… Comment encadrer ces nouveaux outils et protéger la confidentialité des internautes ?

R. R. : Je ne pense pas qu’il faille encadrer et réglementer à tout prix toutes les applications liées à la santé. Gardons à l’esprit que nos cartes vitales sont déjà pleines de données, et que nos médecins peuvent déjà accéder à un ensemble de données nous concernant. Cela n’est pas dangereux si le système est géré correctement. Il revient aux sociétés de garantir la sécurité de nos données.


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Tf : La société Netatmo a conçu le bracelet June pour mesurer l’exposition au soleil et délivrer des conseils sur la protection à adopter contre les UVA et UVB. Comment fonctionne-t-il ? Et comment peut-on s’assurer que les ondes utilisées pour connecter le bracelet ne sont pas mauvaises pour notre corps ?

R. R. : Le bracelet June est équipé de capteurs UVA et UVB, dont il mesure l’intensité en même temps que votre durée d’exposition. Il est lié à une application mobile dans laquelle l’utilisatrice a renseigné certaines informations comme son type de peau. Lorsque le bracelet et le téléphone sont connectés, l’application fournit un certain nombre de recommandations en fonction de l’historique et de la météo prévue, par exemple l’indice de crème à porter pour être vraiment protégée. Ce capteur fonctionne par Bluetooth Low-Energy, un système qui émet en proportion 1/10000e des ondes électromagnétiques Wifi diffusées par un smartphone.


>> Découvrez l'infographie complète sur notre étude exclusive <<

>> Voir le dossier complet et les résultats de l’étude « Wearable Technologies : sommes-nous prêts à voir nos corps connectés ? » <<


*D’après une étude online pour l’Observatoire Orange-Terrafemina. Benchmark réalisée par le Web Lab de Treize articles, et sondage réalisé par Polling Vox auprès d’un échantillon de 997 personnes, représentatif de la population internaute française âgée de 18 ans et plus.

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