Le prix Goncourt 2013 décerné à Pierre Lemaitre pour "Au revoir là-haut"

Publié le Lundi 04 Novembre 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Le prix Goncourt 2013 décerné à Pierre Lemaitre pour "Au revoir là-haut"
Le prix Goncourt 2013 décerné à Pierre Lemaitre pour "Au revoir là-haut"
Pierre Lemaitre a reçu ce lundi 4 novembre le prix Goncourt 2013 pour son roman « Au revoir là-haut » (Éd. Albin Michel). Il a été préféré aux trois autres prétendants, Jean-Philippe Toussaint, Frédéric Verger et Karine Tuil.
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Le jury du prix Goncourt, présidé par Edmonde Charles-Roux, 93 ans, a récompensé ce lundi 4 novembre au restaurant Drouant l'écrivain Pierre Lemaitre pour son roman Au revoir là-haut paru aux éditions Albin Michel. Il succède à Jérôme Ferrrari, primé l'an dernier pour Le sermon sur la chute de Rome.

Grand favori du Goncourt, également sélectionné par les jurés des prix Renaudot, Interallié et Femina, Pierre Lemaitre, 62 ans signe ici une œuvre dense et ambitieuse de 600 pages, unanimement saluée par la critique. Maître incontesté du roman noir, Pierre Lemaitre nous plonge, avec Au revoir là-haut en 1918. Alors que la Première Guerre mondiale vient juste de prendre fin, Eugène et Albert, deux poilus, dont l'un grièvement blessé au visage par un éclat d'obus, entreprennent de quitter les tranchées et de retourner, tant bien que mal à la vie civile. C'était sans compter sur la société d'après-guerre qui, traumatisée, préfère honorer ses morts que faire une place à ses « gueules cassées ». Ce grand roman picaresque et populaire bénéficiera, est la première pièce d'une vaste fresque historique, selon Pierre Lemaitre, qui a confié au Monde : « Au revoir là-haut inaugure une fresque d'une dizaine de livres qui couvriront la période 1920-2020. » « Ce ne sera pas une série de récits historiques […] ni une saga familiale mais un puzzle sur le modèle balzacien », explique-t-il. Un défi audacieux et ambitieux qui devrait ravir les éditions Albin Michel qui remporte avec Au revoir là-haut son premier Goncourt depuis 2003.


Il devance Jean-Philippe Toussaint, nominé pour son roman avec Nue (Éd. de Minuit). Également annoncé comme l'un des grands favoris de la critique, l'écrivain belge signe avec Nue le dernier volet de la tétralogie consacrée aux amours tortueuses et passionnées de son narrateur et de sa femme, Marie, commencée en 2002 avec Faire l'amour, suivie par Fuir (qui a remporté le Prix Médicis 2005) et La Vérité sur Marie (2009). Une œuvre minimaliste, maîtrisée et élégante d'un auteur discret, qui opère en quatre romans, toujours avec justesse et sobriété, une radiographie du couple, de ses débuts passionnés à sa déliquescence tourmentée.


Le quatuor des finalistes comptait aussi un outsider, Frédéric Verger, nominé pour Arden (Éd. Gallimard). Ce professeur agrégé de 54 ans, qui travaille dans un lycée de banlieue parisienne, signe avec Arden un premier roman tragi-comique, qui raconte la singulière amitié entre Alexandre de Rocoule, directeur d'hôtel de luxe et de Salomon Lengyel, tailleur juif, qui ensemble, écrivent des opérettes. Jusqu'à ce que la guerre, menée par son « ogre nazi » ne vienne menacer leur collaboration.

Seule femme parmi les quatre finalistes, Karine Tuil concourait avec L'invention de nos vies (Éd. Grasset), un livre magistral et impitoyable sur les conséquences dévastatrices du mensonge et des faux semblants. Avec un sens du romanesque intact et une plume féroce, Karine Tuil livre avec L'invention de nos vies l'un de ses plus beaux romans.

Découvrez les premières pages de Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre :

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