Sondage lepoint.fr : Twitter s'enflamme, le site s'excuse

Publié le Mardi 23 Juillet 2013
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Sondage lepoint.fr : Twitter s'enflamme, le site s'excuse
Sondage lepoint.fr : Twitter s'enflamme, le site s'excuse
Après les propos xénophobes tenus par Gilles Bourdouleix dimanche, dans lesquels le député-maire de Cholet affirmait qu'« Hitler n'avait peut-être pas tué assez de gens du voyage », le site du Point a décidé de surfer la polémique en proposant un sondage plus que douteux à ses lecteurs. Suite aux vives réactions des internautes sur Twitter, lepoint.fr s'est excusé et a supprimé le sondage.
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Le Point serait-il cette fois-ci allé trop loin ? Le journal, déjà épinglé pour ses Unes flirtant avec l'islamophobie, a décidé sur son site Internet de reprendre à son compte les propos xénophobes de Gilles Bourdouleix pour en tirer un douteux sondage, qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes. Lepoint.fr a en effet invité ses lecteurs à s'exprimer sur les propos du député-maire UDI de Cholet. Celui-ci avait ce dimanche, dans un entretien accordé au journal Le Courrier de l'Ouest, affirmé qu' « Hitler n'avait peut-être pas tué assez » de gens du voyage, après qu'un certain nombre d'entre eux se furent installés sur un terrain privé de la ville. Des propos intolérables et que la classe politique a dans son ensemble condamnés. Et que Le Point a visiblement considéré comme un excellent sujet de sondage.


Twitter s'enflamme

Mardi 23 juillet au matin, Le Point a ainsi publié un sondage censé faire réagir ses lecteurs aux propos polémiques de Gilles Bourdouleix. Si la démarche n'a en elle-même rien de répréhensible, les quatre propositions du sondage laissent pour le moins perplexes. Les lecteurs sont ainsi invités à choisir parmi les quatre options suivantes :

Sondage Le Point

Sitôt après avoir été mis en ligne, le sondage du point.fr a suscité l'indignation des internautes. Sur Twitter, au moyen du hashtag #sondagelepoint, les twittos ont manifesté leur colère, qualifiant la démarche du Point de « nauséabonde » et d' « indigne ». Si beaucoup d'internautes ont joué la carte de l'humour, beaucoup accusent également le journal de surfer sur la tendance du racisme décomplexé, voire de véhiculer les idées d'extrême droite. Certains internautes n'hésitent d'ailleurs pas à comparer l'hebdomadaire au journal ultraconservateur Minute.

Le Point s'explique puis s'excuse

Visiblement décontenancée par les réactions des internautes, la rédaction du Point a, en début d'après-midi, publié une explication sur son site Internet. Dans un premier temps sans la moindre ébauche d'excuses, le journal y explique que sa démarche est construite sur le modèle d'un « micro-trottoir sur la Toile », un exercice auquel se livrent « beaucoup d'organes d'information ». « Ce sondage ne reprend pas la méthode des quotas, il est empirique, et ouvert à tous ceux qui veulent y répondre, et sans filtre. Et c'est en cela qu'il donne une photo de l'état de l'opinion à un instant T.

Un journaliste ne s'interdit de poser aucune question, et surtout les plus dérangeantes ou les plus "sensibles". Et les réponses ne présument pas des positions politiques, culturelles ou esthétiques du Point. »

À 15h35, la rédaction du Point a décidé de faire marche arrière en supprimant le sondage de son site. La rédaction a formulé ses excuses, expliquant « comprendre que cette question ait pu choquer ». « Nous nous excusons auprès de nos lecteurs. Pour cette raison, nous avons supprimé le sondage », a-t-elle conclu.

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