Présidentielle et temps de parole : Claude Sérillon s'insurge

Publié le Mardi 03 Janvier 2012
Présidentielle et temps de parole : Claude Sérillon s'insurge
Présidentielle et temps de parole : Claude Sérillon s'insurge
Dans cette photo : François Hollande
Alors que dans les médias, la campagne présidentielle a officiellement commencé, le journaliste Claude Sérillon s'est insurgé, dans les colonnes de Libération, contre les règles du temps de parole des candidats imposées par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.
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À la mi-décembre, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel recevait les partis politiques afin de les sensibiliser aux règles de la campagne présidentielle à la télé et à la radio et notamment au décomptage du temps de parole. En effet, depuis le 1er janvier et jusqu’au 26 avril, le CSA comptabilisera scrupuleusement le temps de parole de chaque candidat afin d’assurer une parfaite équité entre eux. Un système fustigé parle journaliste Claude Sérillon, proche du candidat PS, François Hollande.
« La télévision, comme la radio, ne fait pas une élection. Il serait bien temps de le comprendre car les premiers mois de l’année 2012 vont être sur ces supports médias l’enjeu imbécile d’un contrôle mathématique des temps accordés à chaque parti en lice, à chaque candidat à la présidentielle », a-t-il déploré dans les colonnes de Libération. « Et si on arrêtait ça ? Et si on faisait le pari de l’intelligence et de la confiance », propose-t-il. Et d’ajouter : « Je sais qu’en formulant cette question, puis en développant l’argument, certains vont se gausser sur mon utopie ou ma naïveté. Eh bien chiche », lance-t-il.

La proposition de Claude Sérillon : redonner aux journalistes la responsabilité de l’attribution du temps de parole. Et pour cause, pour ce dernier, le contrôle du CSA « revient à nier toute liberté d’enquête ou de jugement, tout choix, toute subjectivité. C’est un mensonge. Selon que l’on diffuse à une heure ou à une autre, les conséquences ne sont pas les mêmes. Selon l’ordre de diffusion, en début ou en fin de journal, l’impact n’est pas le même. Et que dire du ton employé, de la qualité des images et du son, du montage ! » Pour le journaliste, accepter comme règle cette égalité de minutes revient à croire à la notion d’objectivité, « une supercherie » selon lui. Claude Sérillon souhaite que le public, auditeurs et téléspectateurs, soient les seuls juges plutôt que le CSA et que « l’obligation d’égalité de temps d’antenne se transforme en une obligation éthique. » Tout un programme…

Crédit photo : France2/CSA

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