Sortie précoce de la maternité : l'Académie de médecine pose des limites

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Publié le 25 janvier 2012 à 18:15

Par Marine Deffrennes

L'Académie de médecine ne réagit pas favorablement à la proposition de l'Assurance maladie de généraliser les sorties précoces de la maternité. Les scientifiques redoutent un amoindrissement de l'accompagnement médical et psychologique, et une baisse de qualité dans les soins apportés à la femme et au nouveau-né.

Sortie précoce de la maternité : l'Académie de médecine pose des limites

Le programme Prado, déjà expérimenté par l’Assurance maladie dans plusieurs départements, ne fait pas l’unanimité auprès de la communauté médicale. Ce programme propose aux femmes de sortir deux ou trois jours après leur accouchement et d'être suivies à domicile par une sage-femme libérale. Un communiqué de l’Académie de médecine daté de mercredi s’inquiète de la généralisation de cette mesure.

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Dans ce communiqué, deux professeurs, Roger Henrion et Paul Vert, mettent l’accent sur la nécessité de laisser aux médecins la prérogative de prescrire ou non la sortie de la maternité à une accouchée et son enfant avant les trois jours révolus. Or, selon les dispositions de Prado, la mère pourrait demander elle-même avant son accouchement de bénéficier de cette sortie précoce et de l’accompagnement à domicile. « La sortie de maternité doit être décidée au cas par cas, en l'absence de toute contre-indication médicale ou sociale, chez une femme volontaire et dûment informée, sans impératif d'ordre administratif », peut-on lire dans le communiqué de l’Académie de médecine. La préoccupation émane aussi des liens entre les maternités et les sages-femmes libérales, qui devraient « être préalablement informées du dossier ou connaître la femme », « afin d’assurer la continuité des soins ».

Trois rendez-vous valent mieux que deux
Les sages-femmes libérales pourront-elles aussi se rendre disponibles « à tout moment », interrompre leurs visites en cas de « complication » (jaunisse par exemple), et « décider d’une nouvelle hospitalisation » s’il y a lieu ? C’est la question posée par l’Académie de médecine. En outre, l’Académie relève que les deux rendez-vous prévus dans le programme Prado pourraient s’avérer insuffisants, la prescription des scientifiques serait plutôt de prévoir trois rendez-vous postaccouchement avec la sage-femme choisie.
Selon l'Académie la pertinence de ce nouveau système de suivi à domicile doit être évaluée avant son extension à toute la France.

(Source : le Figaro)
Crédit photo : iStockphoto

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