Maia Mazaurette s'amuse des fantasmes sexuels (et d'un bien précis) sur ces photos de vestiaires intimistes pleines de dérision et de sensualité. La journaliste sexo de Quotidien prend la pose avec humour et intelligence : en explorant des images très genrées, elle propose un discours féministe.
Sur les images à retrouver en bas de cet article, la star du talk show de Yann Barthes, connue pour son franc parler et sa fantaisie, mais aussi ses discours engagés et frondeurs, pose en cuir et en chaussettes autour de fiers rugbymen, étendards d'une virilité archétypale.
Dans le but de promouvoir une marque sportive de chaussettes, qui est associée à un club de joueurs de rugby gays (et oui, les homophobes en sueur), la chroniqueuse s'invite dans les vestiaires et, tout sourire, refait une iconographie style Calendrier sportif, ce calendrier que l'on a même pas besoin de citer tant vous le connaissez - des rugbymen torses nus ou dans le plus simple appareil, cela vous dit forcément quelque chose. La référence est évidente. Le résultat est réjouissant.
Photos très stylées dévoilées ci-contre et que la journaliste agrémente d'un discours très pertinent.
On l'écoute ?
Maia Mazaurette cligne de l'oeil à un célèbre calendrier.
En posant auprès de beaux mâles forts en musculature, la chroniqueuse invoque des références limpides. Mais elle le fait pour une bonne cause : mettre en exergue un discours bien plus contemporain et déconstruit.
Racontant : "Le sport en général et pas juste le rugby est un endroit où florissent les stéréotypes de genre. Dans les vestiaires, il y a en a plein, il y a tout un imaginaire qui nous vient en tête, et donc c'est passionnant à analyser". Le concept de ces photographies de vestiaires très intimistes et drôlatiques est aussi de réfléchir justement sur ces clichés qui en disent long sur le mythe de la virilité. Pour reprendre l'expression atemporelle de la philosophe féministe Olivia Gazalé.
Entouré de stéréotypes, Maia Mazaurette rappelle encore que ce sont des individus comme les autres, des mecs ordinaires.
Mais c'est quoi être un mec ordinaire ? La chroniqueuse interroge tout cela, avec impertinence et provoc. C'est très bien vu.
Maia Mazaurette a fustigé tout récemment le “sexisme anti-vieilles” dans Quotidien en nous faisant découvrir les créations artistiques de créatrices féministes, comme les toiles de la peintre Amy Werntz, dont les oeuvres très "female gaze" sont de première nécessité : "Elle peint des femmes vieilles, voire très vieilles, mélancoliques, avec un rendu de la peau très impressionnant sur la toile, permis par une technique minutieuse”
La sexualité des seniors à ce titre est l'un des impensés que la journaliste met en évidence dans ses nombreux livres sur la sexualité. Orgasme au féminin, exploration de soi, liberté sexuelle (et non pas libération), polyamour, sont autant de mots clés qui constituent ses réflexions modernes et militantes. A l'antenne et à l'écrit.
Quand la chroniqueuse prend la pose, on sent un identique engagement. Pour la cause des femmes qui assument leur sensualité et surtout, leurs convictions. Intime et politique, toujours.