Le dalaï-lama, Famili et Masterchef : revue de sexisme ordinaire

Publié le Vendredi 26 Avril 2013
Le dalaï-lama, Famili et Masterchef : revue de sexisme ordinaire
Le dalaï-lama, Famili et Masterchef : revue de sexisme ordinaire
Ils se sont tous distingués cette semaine par leur propension étonnante à faire preuve de sexisme ordinaire. Sans vergogne, et parfois même avec de bonnes intentions (si si), ces machos du quotidien ont malmené les femmes, enfilant les clichés comme des perles. Retour sur une semaine riche en réflexions misogynes.
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Le dalaï-lama, macho spirituel ?

S’il est un personnage public qu’on n’aurait pas imaginé figurant dans le machomètre, c’est bien lui : le dalaï-lama, figure de paix et d’ouverture, chef spirituel du bouddhisme, fait pourtant son entrée dans notre classement des machos de la semaine. Ça commençait pourtant bien : évoquant son potentiel successeur le 19 avril dernier, il a assuré qu’il « serait bon d’avoir une femme comme leader ». Mais c’est son explication qui en a laissé plus d’un perplexe : « Voyez-vous, biologiquement, une femme a plus d’aptitude à développer de l’empathie et à aimer l’Autre ». Et hop, un cliché séculaire, un.

Les magazines pour parents qui ne s’adressent qu’aux mères

Familial et pourtant bourré de clichés. Le magazine du groupe « Marie Claire », Famili, destiné aux futurs et jeunes parents se fait méchamment épingler cette semaine par le site de critiques des médias Acrimed. Car si cette parution est censée s’adresser aux papas et mamans, elle a en réalité tout du « magazine féminin ». Dans ce magazine, « la famille, c’est d’abord et avant tout la maman et les enfants, le père étant essentiellement chargé de se substituer provisoirement à la mère quand les circonstances (exceptionnelles) l’exigent », résume Acrimed. Qui continue : « Au-delà du stéréotype entretenu dans certains articles consistant à considérer comme allant de soi l’omniprésence féminine (et partant l’invisibilité masculine) dès lors qu’il s’agit du foyer ou des enfants, d’autres clichés ont la vie dure dans Famili. La maman (…) est réduite à son apparence, son look et sa beauté ». Parmi les extraits mis en exergue par Acrimed : « N’hésitez pas à dire à votre compagne que son rôle de maman lui va bien. C’est bon à entendre quand on est fatiguée, que les seins sont douloureux et que la cicatrice de l’épisio tiraille… Et si, pour lui faire plaisir, vous lui rapportiez ce T-shirt sympa qui vous tend les bras dans la vitrine ? Nouveau vêtement, nouvelle femme ! ». Vous en voulez encore ? Ce conseil aux papas pour permettre à leur compagne enceinte de se reposer : « Par exemple, interdisez-lui l’aspirateur et peu importe si le ménage laisse à désirer. » Vous avez dit rétrograde ?

#violenceagainstwomeniswrong dérape

Le 24 avril le hashtag qui faisait le buzz était #violenceagainstwomeniswrong. Si l’intention de départ, un peu naïve mais de bonne volonté, était de s’indigner contre les violences faites aux femmes en propageant ce mot-clef sur Twitter, très vite les dérapages ont fait leur apparition, avec leur lot de petites réflexions machistes et misogynes. Florilège :

On vous avait prévenus, c'est salé.

Masterchef Australie : femmes versus hommes

Quelle drôle d’idée : la chaîne australienne Ten a annoncé qu’elle allait diffuser une version toute particulière de la célèbre émission culinaire Masterchef, qui verra s’affronter une équipe féminine et une équipe masculine. Hommes contre femmes, tel est le concept nouveau promis par la chaîne. Idée qui à la base nous laisse déjà circonspectes. Et lorsque l’on prend la peine de regarder la bande-annonce, ce qui était jusque-là de la suspicion se transforme en exaspération : suite de clichés sans fin, mise en avant de stéréotypes ridicules, caddies roses pour les filles, barbecues bleus pour les garçons… L’émission n’a peur d’aucun cliché : « Les femmes sont plus douées en présentation. On a toujours eu l'habitude de se pomponner » peut-on entendre réciter une candidate, tandis qu’un adversaire lui rétorque : « Les meilleurs chefs du monde ont tous un point commun : ce sont des hommes ! ». Ça promet.