Journée de lutte contre l'homophobie et la transphobie: 77 pays criminalisent encore l'homosexualité

Publié le Samedi 17 Mai 2014
Journée de lutte contre l'homophobie et la transphobie: 77 pays criminalisent encore l'homosexualité
Journée de lutte contre l'homophobie et la transphobie: 77 pays criminalisent encore l'homosexualité
Ce samedi 17 mai, comme tous les ans depuis 2007, c'est la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. Si depuis 24 ans, date de la suppression de l'homosexualité de la liste des maladies mentales de l'OMS, des progrès ont été faits à travers le monde, certaines zones ont aussi connu des régressions en termes de droits. Preuve de cet état de fait: 77 pays criminalisent encore l'homosexualité - lorsque dans 11 pays, être homosexuel est passible de la peine de mort. En parallèle, le nombre d'agression envers les lesbiennes, gays, bi, trans, et intersexués augmente, jusque dans l'hexagone.
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« Rappelons les cas récents du Nigeria, de l’Ouganda qui a renforcé son dispositif anti-homosexualité, ou encore de la Russie », déplore Louis-Georges Tin, fondateur de la Journée internationale contre l'homophobie, dans une tribune sur le site du Nouvel Obs co-signée par Catherine Michaud, présidente de l'association GayLib. En Russie, en effet, un texte instauré en 2013 sanctionne toute « propagande homosexuelle » d'une amende pouvant aller jusqu'à 2300 euros, 15 jours de prison voire l'expulsion. En 2009, l'Inde semblait se diriger vers une reconnaissance des droits pour les homosexuels, avec une décision de la Cour Suprême d'abroger l'article 377 du code pénal indien criminalisant l'homosexualité. En 2013, la même Cour a révisé sa décision, et re-pénalisé l'homosexualité.

Des discriminations sexuelles multiples, et encore très répandues

En tout, ce sont 77 pays qui pénalisent encore les personnes lesbiennes, gays, bi, trans, ou intersexuées. En Afghanistan, Arabie saoudite, à Brunei, aux Émirats arabes unis, en Iran, en Mauritanie, au Nigeria, au Soudan, en Somalie, au Somaliland et au Yémen, ne pas être hétérosexuel peut conduire à l'échafaud. Mais des progrès sont aussi faits: entre 2001 et 2013, l'Afrique du Sud, l'Argentine, la Belgique, le Brésil, le Canada, le Danemark, l'Espagne, la France, l'Islande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le Portugal, la Suède et l'Uruguay ont légalisé les unions pour les couples du même sexe. Les Etats-Unis, le Mexique ou encore le Royaume-Uni ont légalisé les unions homosexuelles sur une partie de leur territoire. Une infographie du journal britannique The Guardian montre pourtant que le problème des discriminations liées à l'orientation sexuelle ne se résume pas au droit du mariage et de l'adoption mais est multiple - et que peu de pays garantissent réellement une protection à tous les niveaux. Ainsi, apprend-t-on par exemple qu'en Allemagne, agresser une personne en raison de son orientation sexuelle n'est pas reconnu comme une circonstance aggravante.

Sur le problème des agressions envers les personnes LGBTI enfin, la situation est alarmante. Un article paru sur le site de France 3 Alsace souligne qu'une personne est agressée physiquement tous les deux jours en France en raison de son orientation sexuelle. En 2013, 3517 témoignages d'agressions physiques ont été recueillis par l'association SOS Homophobie - une hausse de 80% par rapport à 2013. Le rapport annuel de SOS Homophobie souligne que l'homophobie progresse aussi sur internet, avec un saut de 300% en 2013 des témoignages en ce sens. Un effet qui n'est probablement pas étranger au mouvement anti Mariage pour tous. Autre milieu dans lequel l'homosexualité peut souvent être source de discriminations: le sport. Ainsi, comme le rapporte le journal Le Parisien, la ministre de la Jeunesse et des Sports Najat Vallaud-Belkacem a annoncé, vendredi, la nomination d'une personnalité chargée de « la lutte contre l'homophobie dans le sport », dont le rôle sera de « structurer et amplifier, en lien avec l'ensemble des acteurs du mouvement sportif, la mobilisation contre ce type d'atteintes aux droits et à la dignité des personnes ».