Réquisition du procureur : la peine de mort pour Hosni Moubarak

Publié le Jeudi 05 Janvier 2012
Le parquet égyptien a requis aujourd’hui la peine de mort contre l’ancien président Hosni Moubarak, accusé d’être responsable du meurtre de manifestants lors du Printemps arabe qui a conduit à la chute de son régime. Une décision qui pourrait faire de lui un martyr ?
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La peine de mort, telle est la peine requise par le parquet égyptien pour Hosni Moubarak, le premier des dictateurs à comparaître devant la justice à l’issue du Printemps arabe. « La loi prévoit la peine de mort pour le meurtre prémédité », a déclaré l’un des procureurs, Moustafa Khater, devant le tribunal du Caire où est jugé l’ancien chef d’Etat. Pour alléguer cette décision, le parquet a expliqué que le président déchu ne pouvait pas ignorer les tirs contre la foule lors de la révolte contre son régime. Le procureur Moustafa Souleimane précise : « Le président de la République est responsable de la protection du peuple, la question n’est pas seulement de savoir s’il a donné ou non des instructions de tuer les manifestants, mais au-delà de ça, de savoir pourquoi il n’est pas intervenu pour arrêter la violence contre ces manifestants ».

La justice égyptienne estime que les ordres de tirer sur les manifestants formulés par le ministère de l’Intérieur –dirigé à l’époque par Habib el-Adli - ne pouvaient pas ne pas émaner directement du président Moubarak. Cette argumentation est corroborée par le témoignage de deux ministres de l’Intérieur en fonction après la chute du président, d’après lequel « le ministre de l'Intérieur n'a pas les prérogatives lui permettant de donner des ordres de tirer, et qu'il ne peut prendre une telle décision qu'après avoir consulté la direction politique ».

Agé de 83 ans, Hosni Moubarak, en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire, a une nouvelle fois comparu aujourd'hui allongé sur une civière. Le raïs déchu est jugé depuis le 3 août dans le cadre des poursuites après la répression du soulèvement contre son régime début 2011, qui a fait officiellement 850 morts.

Elodie Vergelati

(Avec AFP)
Crédit photo : AFP/Archives

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