Aung San Suu Kyi : Bangkok, premier voyage à l'étranger depuis 24 ans

Publié le Jeudi 24 Mai 2012
La députée birmane et principale chef de l'opposition au pouvoir, Aung San Suu Kyi, se rendra en Thaïlande du 28 mai au 1er juin, pour son premier voyage à l'étranger depuis 24 ans, avant de rallier l'Europe pour une tournée historique.
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En novembre 2010, Aung San Suu Kyi est libérée de sa résidence surveillée après quinze années de privation de liberté, le 1er avril dernier elle est élue députée à la Chambre basse du Parlement birman et elle obtient son premier passeport depuis 20 ans au début du mois de mai. C’est donc tout naturellement que la lauréate du prix Nobel de la Paix 1991 se rendra à Bangkok pour assister au Forum économique mondial (pour l'Asie de l'Est), comme le Président birman, Thein Sein, qui a orchestré une vaste série de réformes dans le pays depuis l’autodissolution de la junte militaire en mars 2011. Pour l’instant, les autorités thaïlandaises n’ont pas confirmé sa venue mais le porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), Nyan Win, a affirmé qu’elle serait présente.

Ensuite, Aung San Suu Kyi continuera son périple en Europe où elle est attendue le 14 juin à Genève au siège de l'Organisation internationale du travail (OIT). Puis direction Oslo pour prononcer son discours de remerciement pour son prix Nobel de la Paix, attribué en 1991 mais qu’elle n’avait pu venir chercher en mains propres. Enfin, elle devrait rallier Londres, où elle a étudié et résidé avec sa famille pendant de nombreuses années. À cette occasion, elle a accepté de s’exprimer devant les parlementaires des deux chambres le 21 juin, pour expliquer l’application des sanctions internationales qu’elle préconise à l’encontre du régime de son pays. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a salué cet événement jugeant que « le fait qu'elle soit en mesure de voyager et de s'exprimer librement, notamment devant ce parlement, est un signe incroyable du changement dans son pays ». En revanche, elle compte bien œuvrer pour la transformation de son pays sur place comme l’affirmait Mireille Boisson, spécialiste de la Birmanie à Amnesty International début mai : « Je ne pense pas qu'elle va beaucoup voyager parce qu'elle doit prendre très au sérieux son rôle de députée. Elle doit prendre toute sa place au Parlement. »

Laure Gamaury

(Source : liberation.fr)
Crédit photo : AFP

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