Inde : une banque et un plan d'épargne pour les enfants des rues

Publié le Mardi 10 Juillet 2012
Inde : une banque et un plan d'épargne pour les enfants des rues
Inde : une banque et un plan d'épargne pour les enfants des rues
Né à Delhi en 2001, le projet de banque CDK a fait des petits en Asie du sud. Porté par l'association caritative Butterflies, la banque Children's Development Khazana permet aux enfants qui travaillent dans les rues de mettre leur pécule en sécurité et de le faire fructifier.
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Les mineurs ne sont pas censés travailler, mais la réalité des villes indiennes a fait naître un projet réaliste et pragmatique qui a fait ses preuves. La banque Children’s Developement Khazana (CDK), permet aux enfants travailleurs des rues -porteurs, vendeurs, cireurs de chaussures, portiers, etc.- de déposer une partie de leurs revenus dans une banque gérée par et pour eux. Ces enfants des rues, population la plus misérable et la plus fragile des villes indiennes, travaillent bien souvent pour aider leur famille, ou survivent seuls, échappés de la campagne. Réfugiés dans des centres d’hébergement en ville, ils peuvent mettre leur pécule en sécurité grâce à cette banque créée par l’association caritative Butterflies.

Une trentaine de guichets ont été ouverts en Inde, et 300 bureaux ont essaimé partout en Asie du Sud (Népal, Bangladesh, Afghanistan, Sri Lanka, Kirghizstan). Les enfants déposent leur argent en confiant celui-ci à d’autres enfants formés et responsabilisés au métier de la banque, des adultes bénévoles supervisent les opérations et se chargent de placer l’argent dans de vraies banques avec une épargne rémunérée à 5%.

Le projet veut avant tout enseigner les valeurs de la démocratie et du travail, mais aussi rendre aux jeunes l’initiative sur leur destin. « Les enfants qui gagnent de l'argent en mendiant ou en vendant de la drogue ne sont pas autorisés à ouvrir un compte. Cette banque n'est ouverte qu'à ceux qui croient au dur labeur », explique Karan, 14 ans, l'un des responsables d’un guichet de New Delhi. Pour les adolescents qui mettent de côté leurs revenus depuis quelques années, cette banque permet de faire des projets de business. Ram est l’un de ces futurs entrepreneurs. Pour l’instant il sert une centaine de tasses de thé chaque jour à la gare, et gagne un dollar par jour. « Je suis futé, déclare-t-il à l’AFP, mais cela ne suffit pas à monter une affaire. Je mets de l'argent de côté tous les jours pour me lancer tout seul. Un jour bientôt ».
Pour Sharon Jacob, qui travaille dans l'association caritative Butterflies, ce projet permet aux enfants de ne pas se faire escroquer ou voler, « Maintenant, ils peuvent placer leur argent en toute sécurité et ils apprennent comment gérer leurs finances, tenir un budget », première étape avant d’apprendre à monter un business plan…

Le projet sur le site de l'association Butterflies

Source : AFP
Crédit photo : Sajjad Hussain/AFP

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