Forum social mondial à Tunis : ce que veulent les femmes

Publié le Mercredi 27 Mars 2013
Forum social mondial à Tunis : ce que veulent les femmes
Forum social mondial à Tunis : ce que veulent les femmes
Économie, politique, social, mais aussi sexualité, mœurs et égalité entre les sexes sont au programme du 12e Forum social mondial qui se déroule à Tunis et qui laisse une large place aux femmes. Engagées dans les révolutions arabes en 2011, elles ont été déçues par la faible progression de leur condition et le revendiquent.
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Pour la première fois, le Forum social mondial (FSM), pendant alternatif de Davos, est organisé dans un pays arabe, en l'occurence la Tunisie. Et pour sa douzième édition, du 26 au 30 mars, les femmes sont à l’honneur pour défendre leurs droits. D’ailleurs, le débat d’ouverture a été lancé par une « assemblée des femmes en lutte » contre la discrimination, rapporte l'AFP.

Ennadha comparé aux frères musulmans égyptiens

« Ennahda veut instaurer la charia (loi islamique) et priver les femmes de leurs libertés, c'est le même projet qu'en Égypte », a affirmé Zeineb Chihi, une universitaire, devant la foule rassemblée pour le premier jour, tandis qu'Ahlem Belhadj, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, s’est insurgée de « la violence faite aux femmes pour qu'elles quittent l'espace politique ». Les féministes ne sont pas les seules à fustiger les positions d'Ennahda, plusieurs associations tunisiennes accusent le parti au pouvoir des mêmes maux, particulièrement depuis sa tentative ratée d’inclure dans la Constitution en 2012 la « complémentarité » des sexes et non pas l’« égalité » demandée.

« Solidarité avec les femmes du monde entier »

Mais les femmes tunisiennes ne sont pas les seules à revendiquer leurs droits. Dans l’Humanité, Yamina Meghraoui, présidente algérienne du Comité des femmes du Syndicat autonome SNAPAP, confie ses craintes pour la condition de ses homologues sur l’ensemble de la planète : « Globalement, les femmes sont les victimes d’un système mondial ; il y a des différences liées à un certain environnement, culturel, économique, social. (…) C’est un moment pour que les femmes tirent la sonnette d’alarme ; il est aussi un déclic (le FSM, ndlr) pour qu'elles tissent des liens entre elles, qu'elles multiplient les actions communes... Il faut aussi toucher la commission des femmes des Nations unies et dire ce qui se passe réellement. Je pense qu'il faut aussi s’unir sur des combats précis. »

L’alliance semble donc être la solution plébiscitée par les femmes pour améliorer leur condition dans les sociétés, et notamment les sociétés arabes. Comme un symbole, les participants au FSM, venus des quatre coins de la planète, ont défilé mardi sur l’avenue centrale de Tunis, là où se sont déroulées en 2011 les premières manifestations pour faire tomber le régime Ben Ali. Et entre les formules altermondialistes « À bas le Capital », « Liberté pour la Palestine », « À bas le sionisme » résonnait également le slogan « Solidarité avec les femmes du monde entier ».

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