Mia Goth obsède la critique, en pamoison face à cette star vraiment pas comme les autres.
L'actrice la plus gothique du cinéma hollywoodien - oui oui, loin devant Jenna Ortega - connue pour ses partitions très baroques, de Suspiria à X en passant par A Cure For Life et Pearl - éblouit de plus belle dans la toute dernière relecture en date d'un immense classique de la littérature horrifique : le Frankenstein de Guillermo Del Toro.
Un projet d'une vie, hyper attendu, de la part du metteur en scène mexicain. Et où la comédienne ne dépareille pas, étant déjà "fantastique" au naturel. Un film ambitieux, présenté à la Mostra de Venise.
A la tête de ce Frankenstein, un casting très génération Z, puisqu'on retrouve aux côtés de Goth l'inénarrable Jacob Elordi, dans le rôle de la Créature, oui oui. Ironique quand l'on sait qu'Elordi, révélation saisissante de la série choc Euphoria, est considéré comme l'un des plus grands sex symbol actuels.
Frankenstein, à l'origine, c'est une histoire impossible, hallucinée, allégorique, tragique, imaginée par une très jeune femme aux prémices du dix neuvième siècle, la brillante Mary Shelley, qui, femme de lettres littéralement habitée par sa création (comme le docteur Frankenstein lui-même) couche sur le papier son désarroi à travers un conte moderne, violent et universel. Passionné.
C'est l'oeuvre d'une autrice exceptionnelle de 19 ans seulement, qui transfigure ses hantises et sa sensibilité à travers cette histoire de créature incomprise et marginalisée. Un mythe qui s'inspire d'autres mythiques - celui de Prométhée, volontairement cité en complément du titre. Et qui sera tant adapté à l'écran...
Jusqu'à ce nouveau film, un événement, salué par la critique internationale...
Qu'en dit la critique justement ?
Globalement, elle adhère, et adore. Guillermo Del Toro, à qui l'on doit L'échine du diable, Blade II, Le labyrinthe de Pan, Crimson Peak, Pacific Rim, aussi à l'aise ainsi dans l'auteurisme intime que dans la machine à Oscars - La forme de l'eau, c'est aussi lui - ou le blockbuster hyper bourrin, tient plus que tout à l'histoire de Frankenstein. Aux côtés des écrits mystiques de Howard Philips Lovecraft, la plume de Mary Shelley constitue l'un des indispensables de sa culture littéraire.
Un "indispensable".... Qui a plus de deux siècles.
Et dont l'éclat ne ternit pas. Parmi les critiques qui ont eu la chance de voir cette véritable fresque (2h30 !) à la Mostra de Venise, d'aucuns saluent son esthétique, sa fidélité au récit originel, son ode (comme toujours chez Guillermo Del Toro) à la monstruosité. Et la partition de Mia Goth, dont le charisme ovniesque sied comme un gant à l'univers portraitisé. Un récit sans concessions puisque la critique salue sa "violence omniprésente", très graphique.
Si la critique étrangère, et notamment Britannique - rappelons que le roman originel est un fleuron de la culture british - s'en réjouit, l'hexagonale regrette néanmoins, plus modérée, le classicisme du film de Guillermo Del Toro, qui semble trop soucieux de respecter les écrits de Mary Shelley, tant et si bien que son oeuvre manquerait d'un grain de génie, et d'audace.
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