L'octogénaire qui a défiguré le Christ de Borja touchera des droits

Publié le Jeudi 22 Août 2013
L'octogénaire qui a défiguré le Christ de Borja touchera des droits
L'octogénaire qui a défiguré le Christ de Borja touchera des droits
L'année dernière, une octogénaire espagnole avait restauré à sa façon un portrait du Christ exposé dans l'église de Borja (Saragosse). La photo du résultat hasardeux avait fait le tour du monde : complétement massacré, le tableau intitulé « Ecce Homo » avait provoqué l'hilarité des internautes. Un an plus tard, la responsable s'apprête à recevoir des droits : la moitié des revenus tirés de l'image lui reviendront.
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Cecilia Giménez pensait bien faire en retapant dans son coin une peinture en ruine de l'église de Borja, (nord-est de l’Espagne). Pas restauratrice pour un sou, l’octogénaire a fait de son mieux. Le résultat, qui relève davantage du massacre que de l’art, a fait le tour du monde : à la place du visage du Christ, délicatement peint à la fin du XIXe siècle par Elias Garcia Martinez, chacun a pu voir « une esquisse au crayon d’un singe très poilu dans une tunique mal ajustée », d’après les mots de la BBC. L’image de la peinture grotesque avait alors provoqué l’hilarité des internautes et fait l’objet de nombreux détournements.

Les revenus iront à des œuvres caritatives

Un an après ce buzz, Cecilia Giménez va recevoir 49% des revenus tirés des droits de l’image de ce portrait « arrangé ». Il faut dire que depuis sa restauration ratée, la peinture du Christ suscite un engouement mondial, et les visiteurs abondent dans la petite église de Santuario de Misericordia. En un an, 57 000 visiteurs venus d’Espagne et de Navarre sont venus admirer le travail de l’octogénaire. Ils ont chacun dû débourser un euro pour voir la large figure du Christ réinterprété : de quoi assurer une rondelette somme à l'« artiste » peintre. Cependant, son avocat a assuré à l’AFP que Cecilia Giménez reverserait les bénéfices tirés de l’exposition de son Ecce Homo à des œuvres caritatives. La fondation municipale responsable de l’église envisage d’en faire de même.

Cecilia Giménez, quelque part entre Goya et Modigliani

Seule ombre au tableau : les descendants d’Elias Garcia Martinez souhaitent que l’œuvre de leur aïeul soit re-restauré et retrouve son aspect original. « Certains d'entre eux veulent qu'elle soit restaurée, ce qui est sans doute impossible maintenant, et d'autres veulent juste qu'on l'enlève et qu'on l'expose ailleurs », explique Juan Maria Ojeda, maire adjoint de Borja. Pas sûr que l'oeuvre, parfois comparée à du Goya ou à du Modigliani, ne fascine autant une fois redevenue « normale ».

Victoria Houssay

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