Avortement: 78% des espagnols opposés à une réforme, selon un sondage

Publié le Dimanche 12 Janvier 2014
Avortement: 78% des espagnols opposés à une réforme, selon un sondage
Avortement: 78% des espagnols opposés à une réforme, selon un sondage
En Espagne, la réforme polémique de la loi sur l’avortement voulue par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy sème le trouble. Un sondage, publié par le journal El País samedi 11 janvier montre que 78% des espagnols sont contre toute réforme de ce droit. Approuvé en Conseil des ministres le 20 décembre, le projet de loi doit encore être présenté au Parlement au printemps avant d'entrer en vigueur.
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Sur les personnes interrogées, 86% estiment qu’une femme enceinte doit pouvoir choisir de poursuivre ou non sa grossesse, rapporte le journal Espagnol El País. Un chiffre qui avec 64% reste très élevé chez les sympathisants du Partido Popular (conservateur) au pouvoir. En outre, 84% demandent à ce que la future loi maintienne la possibilité d’avorter dans les cas de malformation foetale. En l’état, la loi proposée par le Premier ministre Mariano Rajoy ne permet en effet l’avortement que deux cas précis: un grave danger pour la vie, la santé physique ou psychologique de la mère, ou les cas de viol.

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La loi sur l’avortement, « cadeau » empoisonné pour l’électorat catholique

Pire encore pour Mariano Rajoy: l’électorat catholique qu’il tentait de séduire avec cette loi est à 60% favorable au libre choix de la mère de continuer ou non sa grossesse, et compte 49% de personnes soulignant que cette proposition de loi est un « cadeau » qui leur est destiné. Cet électorat n’est pas, d’ailleurs, en grande partie hostile à l’avortement, puisqu’ils sont seulement 41% à dire que cette réforme était nécessaire.

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La réforme a pourtant de bonne chances de passer une fois présentée à las Cortes - où le Partido Popular dispose de la majorité. En Espagne, en effet, les députés des partis ne votent pas « en conscience » mais sont tenus de suivre une consigne de vote (91% des espagnols souhaitent que cette pratique soit interdite). La nouvelle d’une telle législation ne recueille gère plus de popularité en Europe, où plusieurs ministres, comme Najat Vallaud-Belkacem en France, ont exprimé leur déception face à ce qui est vu comme une régression en matière de droit des femmes.