Crash Rio-Paris : l'impartialité du BEA remise en cause par les familles

Publié le Vendredi 23 Septembre 2011
Les rebondissements dans l'enquête sur le crash du vol Air France Rio-Paris en juin 2009 n'en finissent pas. Des familles de victimes ont demandé dans une lettre adressée à la juge d'instruction chargée du dossier, l'audition des représentants du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA), dont elles mettent en cause l'impartialité.
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Adressée à la juge parisienne Sylvie Zimmerman et signée du nom de Marc Fribourg, l’avocat des familles de quatre victimes, la lettre évoque plusieurs raisons qui font penser que les représentants du Bureau d'Enquêtes et d'analyses (BEA) auraient délibérément occulté certains points liés au crash du vol AF447 afin de « masquer le comportement de leurs dirigeants ».

Cette lettre de 18 pages pointe du doigt l’absence d’objectivité du BEA et met notamment l’accent sur l’absence d’un instrument de sécurité du vol appelé le Back-up speed scale ou Buss. Le courrier demande donc « des explications du BEA, et non seulement des experts ». Pour l’avocat, ces personnes « ne peuvent pas occulter les faits en gardant le silence, et en évacuant les problèmes occultés par la voie de simples affirmations ou des diversions ».

Le rapport « à charge contre les pilotes » selon l’avocat mérite des explications plus claires et plus précises sur les raisons qui ont conduit à l’accident. D'après lui, « le BEA est au milieu d'un conflit d'intérêt qui l'empêche de remplir sa mission : alors qu'il est chargé d'établir les causes de l'accident, il ne peut incriminer les sondes Pitot, puisqu'il a été totalement défaillant dans son rôle d'auteur de recommandations qui lui incombait ».
En conséquence, il demande à la juge Sylvie Zimmerman d’organiser « contradictoirement, et de préférence hors de France, (...), une simulation reprenant les mêmes caractéristiques et problématiques que celles rencontrées par les pilotes du vol AF 447 », une expertise indépendante sur « les forces alors subies par l'avion et la résistance de sa structure à de telles forces », et demande « la communication de l'ensemble des données retranscrites » des deux boîtes noires de l'appareil comme cela a été le cas pour Air France et Airbus.

Le crash du vol Air France Rio-Paris AF447 a fait 228 morts dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009 au large du Brésil.

Claire-Marie Allègre


Avec AFP
Crédit photo : BOEING/AFP/Archives

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