Ségolène Royal flingue les socialistes mais n'assume pas

Publié le Jeudi 05 Septembre 2013
Ségolène Royal flingue les socialistes mais n'assume pas
Ségolène Royal flingue les socialistes mais n'assume pas
Dans cette photo : Ségolène Royal
Dans le Point qui paraît ce jeudi, Ségolène Royal opère sa rentrée médiatique en pleine forme. Non avare de petites phrases assassines envers certains de ses collègues socialistes, la présidente du Poitou-Charentes n'a pas hésité au passage à dresser un autoportrait plus que flatteur.
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Finie la langue de bois : se voulant l’électron libre du PS, Ségolène Royal se lâche. Pour sa rentrée médiatique, la présidente de la région Poitou-Charentes n’épargne personne et commente avec une liberté de ton jouissive la scène politique actuelle dans un entretien au Point. Première à en prendre pour son grade ? Sa rivale Martine Aubry, qui est accusée sans détours de pillage d’idées. Commentant la tribune publiée par la maire de Lille dans Le Monde daté du 26 août dernier, Ségolène Royale s’esclaffe ainsi : c’est un « pompage d'idées inconscient » de son programme Désirs d'avenir. « C'est à mourir de rire, c'est énorme ! », se moque-t-elle, « elle ne se rend même pas compte qu'elle pille ». Elle revient d’ailleurs sur son affrontement avec Martine Aubry en 2008 pour le poste de premier secrétaire du PS. « Je n'aurais pas dû me laisser voler le congrès de Reims. J'aurais dû imposer un rapport de force », regrette-t-elle. Dans sa ligne de mire également, certains de ses anciens protégés, comme Arnaud Montebourg, son ex porte-parole qui « se prend pour un acteur américain », ou encore Delphine Batho, qu’elle n’avait pas épargnée lors de son limogeage en juillet dernier. Cette fois Ségolène Royal taxe sans ambages l’ex-ministre de l’Écologie de « manipulatrice politique », « toujours dans le rapport de forces ». Ségolène Royal tire à tout-va et Claude Bartolone en fait également les frais : alors qu’elle visait en 2012 le poste de présidente de l'Assemblée nationale, elle estime qu’elle aurait certainement assuré le travail mieux que l’actuel socialiste en poste. « Ça n'aurait pas été mauvais pour le pouvoir que ce soit moi, la présidente de l'Assemblée. J'aurais fait vivre le Parlement. Il aurait dû être plus présent pour soutenir le gouvernement la première année », souligne-t-elle.

« Au gouvernement, je leur ferais de l'ombre »

L’interview au Point est également l’occasion pour Ségolène Royal de dresser un autoportrait pour le moins flatteur. Alors que l’hypothèse de son entrée au gouvernement a souvent été évoquée, pour ne jamais se réaliser, la socialiste l’assure, ce n’est finalement pas une mauvaise chose. « Au gouvernement, je leur ferais de l'ombre », explique-t-elle sans complexe, avant de justifier : « J'ai un charisme, de l'aura, du poids ». Vaincue aux législatives, ayant eu à encaisser une année difficile, la présidente du Poitou-Charentes en ressort encore plus déterminée. « J'ai subi une succession de frappes. Les gens m'ont vue souffrir, être trahie. Et résister. Je suis un personnage sécurisant », décrit-elle. Libre, Ségolène Royal ? L’ancienne candidate à l’élection présidentielle semble pourtant avoir quelques difficultés à assumer ses propos. Quelques minutes seulement après la publication de cette interview, elle a réagi sur Twitter, qualifiant l’article de « carrément médiocre » et démentant « catégoriquement les propos qui (lui) sont prêtés ». « Chacun sait que ce n’est ni mon état d’esprit ni mon niveau de réflexion et ce genre de pseudo scoop est carrément médiocre », assure-t-elle. La journaliste auteure de l'article, invitée sur LCI, maintiens « à 100%, à 200% (...) Après ça fait peut-être partie du jeu aussi, je ne sais pas. Elle n'est pas contente parce qu'elle n'a pas relu les propos. »

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