En France, une personne sur cinq est célibataire.
Et c'est le cas d'une artiste polyvalente : comédienne, humoriste, chroniqueuse, cinéaste... Isabelle Mergault, la bien connue fidèle de la "bande à Ruquier", de l'époque lointaine de On a tout essayé aux ondes des Grosses têtes aujourd'hui. La réalisatrice césarisée pour son premier long (Je vous trouve très beau avec le regretté Michel Blanc) est célib' et fière de l'être, oui oui.
Sur les ondes d'Europe 1, elle persiste et signe : "Personne n'a jamais eu les clefs de chez moi. J'ai jamais vécu avec quelqu'un...."
Et si c'était le célibat au féminin était une force ?
Vous savez, cette situation relationnelle qui cristallise les préjugés les plus sexistes : on parle de vieille fille, de fille à chats, de folle à chats, selon le degré de misogynie du discours sous jacent. Et pourtant, on embête moins ces messieurs lorsque ces derniers jouissent de leur vie en solo, prétexte à toutes les "aventures" de Don Juan. Ben voyons.
Alors que vivre seule peut être synonyme de liberté. C'est là le topo de l' "Eingleði", ce concept venu d'Islande qui désigne "la joie d'être célibataire". Santé mentale moins étouffée, plus de temps libre, plus d'indépendance d'esprit, soucis divers (inégale répartition des tâches ménagères, etc) à ne pas prendre en compte...
Selon une étude de Meetic s'attardant sur la santé de 875 "célibs" français, âgés de 18 à 64 ans, 73% se disent "épanouis" par le célibat.
Isabelle Mergault, elle, confesse encore : "En fait ce n'est pas tant que je refuse de vivre avec un homme, c'est juste que le bon n'est jamais arrivé...."
Pourquoi les femmes célibataires devraient-elles à tout prix "se poser" ?
On s'était posé la question il y a quelques années sur Terrafemina.
La journaliste Pauline Machado l'énonçant ainsi : "Le célibat est parfois un choix épanouissant, parfois une phase que l'on subit douloureusement. Et parfois un état sur lequel on ne projette pas grand-chose, et qui ne résume en rien notre identité. En creusant un peu du côté du champ lexical de "se poser", on trouve le mot "se calmer"
"Devenir "calme". Et ses antonymes : "enragé", "affolé", "anxiété", "éperdu". Ça en dit long sur l'image collective qu'on a de la single life. Et l'ennui absolu qu'on accole au couple. Ce qu'il faudrait plutôt se souhaiter, au lieu de "se poser", c'est de vivre comme on le souhaite".
Eugénie Adam, psychologue clinicienne : "C'est surtout difficile de l'affirmer quand on est une femme, d'être célibataire !... À tous les âges de la vie, elles vont porter le poids des injonctions sociales. Pour être une femme complète, il faudrait être avec quelqu'un. L’image que l’on vous renvoie est parfois celle d’un individu marginal, anormal ; beaucoup peinent à croire que cela puisse être un choix délibéré"