Sexisme ordinaire à l'Assemblée : un "poulailler" pour dénoncer les attaques machistes

Publié le Vendredi 18 Octobre 2013
Sexisme ordinaire à l'Assemblée : un "poulailler" pour dénoncer les attaques machistes
Sexisme ordinaire à l'Assemblée : un "poulailler" pour dénoncer les attaques machistes
On se souvient de Cécile Duflot sifflée alors qu'elle descendait les marches de l'Hémicycle, de Fleur Pellerin traitée de « pot de fleurs » et plus récemment des cris de poule lancés par l'élu UMP Philippe Le Ray à l'encontre de la députée écologiste Véronique Massonneau. Pour lutter contre les attaques machistes à l'Assemblée, la députée EELV Isabelle Attard a décidé de créer « Le Poulailler de l'Assemblée », un groupe chargé de décerner les prix du sexisme ordinaire, qui tenait sa première réunion mercredi.
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C’est « la goutte d'eau qui fait déborder la coupe du sexisme ordinaire » pour la députée EELV, Isabelle Attard. Mardi 8 octobre, alors que sa consœur, la députée EELV Véronique Massonneau s’exprimait au micro de l’Assemblée sur l'allongement de la durée de cotisation, Philippe Le Ray, élu UMP a cru bon d’imiter la poule. Interrompue deux fois dans son discours, la députée a fini par lancer : « Ça suffit ! Mais qui fait ça ? », avant de poursuivre : « Je ne suis pas une poule, c'est bon ! ».

Un groupe mixte

Un comportement sexiste trop courant à l’Assemblée pour Isabelle Attard, qui a donc décidé de créer « Le Poulailler de l'Assemblée ». Dans un communiqué publié samedi, la députée EELV pour qui « il y a urgence à réagir » explique ainsi que ce groupe aura vocation à se réunir régulièrement « pour attribuer un prix sarcastique dénonçant le comportement sexiste d’un parlementaire ». Et précise-t-elle, « afin de lutter efficacement contre ce fléau, qui dégrade à la fois l'image de notre assemblée et notre travail de parlementaire, ce groupe sera composé de député-e-s femmes ET hommes. Il est bien évidemment ouvert à toutes les bonnes volontés de tous les partis ».

Mercredi, la première réunion du « Poulailler » avait lieu à l’Assemblée, mais seuls trois députés se sont déplacés pour cette séance présidée par Isabelle Attard : Isabelle Bruneau (PS), Sergio Coronado (EELV) et Pouria Amirshahi (PS). Mais depuis l’incident du caquètement, la députée a reçu « une vingtaine de lettres de parlementaires » exprimant leur soutien à son action, « cinq hommes pour quinze femmes ». Selon Isabelle Attard, certaines députées d’opposition auraient subi des pressions alors qu’elles souhaitaient la rejoindre. Interrogée par l’Express sur l’attaque dont avait fait l’objet Marion Maréchal-Le Pen, qualifiée de « salope » et de « conne » par Jean Bourdeau, un attaché parlementaire socialiste, la députée a, en revanche, estimé qu’il ne s’agissait pas d’une attaque sexiste : ce sont simplement, selon elle, « des insultes inacceptables ».

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