Journée de l'accessibilité : 20 millions de Français concernés

Publié le Samedi 08 Octobre 2011
Journée de l'accessibilité : 20 millions de Français concernés
Journée de l'accessibilité : 20 millions de Français concernés
L’accessibilité n’est pas qu’une question de handicap. Femmes enceintes, mères avec poussette, accidentés temporaires ou personnes âgées : un Français sur 4 est concerné. Dans le cadre de la journée de l’accessibilité, les acteurs du marché se mobilisent pour repérer les lieux les plus accessibles et sensibiliser le public. Eclairage de Thibaut Delloye, PDG de Tous Ergo, site spécialisé dans la vente d’objets ergonomiques.
À lire aussi

Terrafemina : Dans le cadre de la journée de l’accessibilité le 8 octobre, votre entreprise soutient l’association « J’accède ». En quoi consiste l’opération ?

T. D. : Cette association élabore des guides collaboratifs des bonnes adresses accessibles à tous en France. Les bénévoles appelés les « J'accédeurs », vont parcourir les rues des villes françaises pour évaluer et référencer les lieux les plus accessibles et faire la promotion des solutions d’accessibilité auprès des commerçants. Depuis le 29 septembre, Tous ergo, entreprise spécialisée dans la distribution de matériel et d’objets ergonomiques, reverse 5 euros à l’association pour toute commande, c’est une façon d’éveiller nos clients à cette problématique. En tant qu’acteur, nous nous devons en effet de solliciter aussi l’engagement des particuliers.

TF : Quel diagnostic dressez-vous sur l’accessibilité des lieux en France pour les personnes en situation de handicap et les séniors ? La prise de conscience a-t-elle eu lieu ?

T. D. : Depuis la loi de 2005, qui impose une mise aux normes de tous les bâtiments publics pour 2015, ça se réveille un peu, mais je ne parlerais pas d’une prise de conscience véritable. D’après cette loi, tous les nouveaux logements construits depuis 2010 devraient comporter au moins une salle de bain adaptable, ainsi qu’une porte d’entrée et des couloirs accessibles aux fauteuils. Ces critères font désormais partie du cahier des charges, mais dans le domaine privé le retard est énorme. L'habitat parisien par exemple n’est pas du tout adapté pour les personnes à mobilité réduite (PMR).

TF : Dans quelle direction se développe ce marché ?

T. D. : La plus grosse partie de notre activité consiste à installer dans les hôtels, les cafés ou chez les particuliers des rampes d’accès pour les fauteuils, des barres d’appui, du mobilier à hauteur variable ou des antidérapants. Nous sommes désormais confrontés à des problèmes de dépendance et un désir fort de maintien à domicile, ce qui implique de nouveaux besoins dans ces foyers et fait naître de nouveaux magasins et de nouveaux concepts.

TF : S’agit-il seulement de rendre les commerces et les trottoirs plus praticables pour les fauteuils roulants ? Quelles autres catégories de personnes sont concernées par les problèmes d’accessibilité ?

T. D. : L’accessibilité, c’est le caractère possible de la liberté de déplacement dans l’espace. La catégorie appelée PMR regroupe donc autant les déficients visuels, que les personnes de petite taille, les handicapés mentaux, les personnes rapidement fatigables, les analphabètes, les femmes enceintes, les parents avec leur poussette et les personnes temporairement accidentées. Cela représente au final 20 millions de personnes en France, soit un Français sur 4.

TF : Le vieillissement de la population  française et la solitude –grande cause nationale 2011- vous incitent à investir un marché pour améliorer la vie de ces populations. Quels sont vos projets et quels défis restent à relever dans ce domaine ?

T. D. : En 2010, les grands séniors (les plus de 75 ans), représentaient 4,2 millions de personnes, ils seront 6 millions en 2020, et 11,6 millions en 2050. Pour réagir à ces enjeux, nous avons pour objectif de proposer toujours plus de bons produits et de conseils pour faciliter la vie des personnes dépendantes, mais aussi celle des aidants familiaux. Nous recherchons en permanence des produits aussi esthétiques qu'agréables, qui ne transforment pas la maison en hôpital. Nous travaillons aussi sur l’aide à la communication et au lien social, et cela passe par une offre de téléphones mobiles et d’outils informatiques adaptés : des claviers à grands caractères, des ordinateurs simplifiés pour la mémoire, des consoles interactives pour contacter les proches facilement… Sur le long terme, il faut que l’habitat s’améliore, mais surtout qu’un changement culturel s’opère pour que les personnes âgées soient respectées, valorisées, et impliquées dans la société.

Le site de : Tous ergo

VOIR AUSSI

Les aidants familiaux ont aussi besoin de soutien
La dépendance et les femmes
Dossier complet : les enjeux de la dépendance
Les accueillants familiaux, un autre remède à la dépendance