Heure d'hiver : quand les jeunes exultent, les parents payent leur race

Publié le Samedi 25 Octobre 2014
Heure d’hiver : quand les jeunes exultent, les parents payent leur race
Heure d’hiver : quand les jeunes exultent, les parents payent leur race
" On GAGNE une heure ou on PERD une heure ? " Ce week-end, vous entendrez ce refrain si souvent que vous aurez envie, chaque fois, de faire taire à coup de voiture Barbie ceux qui vous rappelleront le fléau qui vous tombe dessus sans que vous l'ayez anticipé. Jeunes parents, sachez-le, l'heure d'hiver est une plaie et vous allez la payer cher. Explications.
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Alors que la plupart de nos contemporains se disent réfractaires au changement d’heure (seuls 19% Des Français y sont favorables, selon un sondage OpinionWay), et que l’économie d’énergie qui justifie cette « aberration » selon nombre de scientifiques est souvent remise en cause, le changement d’heure en hiver reste une fête pour beaucoup d’entre nous. Entendez les jeunes, les célibataires, les retraités ou toute personne LIBRE et friande de sommeil, absolument ravie de récupérer gratos soixante minutes de bonheur en peau à peau avec sa couette. Cessez de compter sur vos doigts ou de faire des frises spatio-temporelles compliquées pour visualiser le mécanisme mis en place dimanche : lorsqu’il sera 3 heures à votre montre, paf, il sera en réalité 2 heures.

Conclusion ? Si vous êtes en boîte, occupée à accueillir avec sérénité les verres et les compliments d’un homme désirable en priant pour qu’il ne doive pas partir trop vite, vous jubilez (« T’as vu, il est QUE 2 heures ? »). Une heure volée à la nuit, c’est cadeau. Vive l’heure d’hiver, grâce à laquelle demain, lorsque vous ouvrirez un œil torve à midi, il sera en fait… 11 heures ?! Trop classe.

En revanche, si vous avez engendré une progéniture dans les six dernières années, vous allez douiller. Explications :

  • Vous avez un bébé de mois de 3 mois qui ne fait pas encore ses nuits ?

De toute façon, votre vie est atroce, vous ne savez plus vraiment vous situer dans l’espace temps ni comment vous vous appelez (ni même à quoi vous ressembliez avant le tsunami). En bref, tout ça ne changera pas grand-chose si ce n’est que votre enfant, si tant est qu’il touchait au but de son « calage » devrait vous replonger en une seule nuitée dans les heures les plus sombres de ses habitudes nocturnes. Dommage.

>> Les parents perdent 44 jours de sommeil par an après la naissance de bébé <<

  • Vous avez un bébé de moins d’un an

Eurêka, depuis quelques temps, il DORT. Le soir, quand vous le couchez à 20h30 il obéit sans rechigner et ferme ses jolies paupières jusqu’à… 7 heures. C’est tôt, certes, mais c’est « presque le matin », vous dites-vous, courageuse. Sauf que dimanche, patatras, le mignon poupon entamera ses babillages à… 6 HEURES ! Et on fait quoi, un dimanche, seule à 6 heures avec un individu de petite taille qui ne regarde pas la télé, goûte peu les jeux de société et ne sais ni lire ni marcher ? Bha rien, on se pend et on regarde par la fenêtre pour vérifier si on est vraiment les seuls à subir cette tragédie. Dans les jours qui viennent, votre « bout de chou » se réveillera plus tôt, aura du mal à s’endormir le soir et ne saura plus où est sa sieste (ni où il habite). Réjouissant.

  • Vous avez un enfant entre 1 et 5 ans

Contrairement au bébé, ledit enfant acceptera vos propositions d’activités matinales en milieu obscur mais en avez-vous vraiment envie ? Allez, une petite partie de dominos à 6h30, ça réveille les méninges ! Lorsqu’à 7h15 vous aurez tous petit-déjeuné, construit une ville Lego et colorié des centaines de princesses Disney, vous remercierez les inventeurs du changement d’heure d’assister au merveilleux spectacle du soleil qui se lève. Ou pas.

Au même moment, les fêtards et autres individus restés en liberté parentale rejoindront leur lit, fermant leurs rideaux opaques pour ne point laisser ledit lever du soleil gâcher ce merveilleux sommeil réparateur+ 1 heure dont ils ont rêvé toute la semaine. On appelle cela la croisée des chemins et, si toute personne cheminant dans les ruelles à l’heure où les boulangeries allument leurs vitrines peut observer ce manège insolite chaque week-end, le phénomène atteint son point culminant en ces deux moments annuels où les montres freinent ou accélèrent leur rythme habituellement régulier.

Jeunes parents de tous bords qui souffriront ensemble en ce dimanche sans fin où le jour refusera de se coucher, empêchant le plan démoniaque que nous envisagions (leur faire croire à 19h que hoooo mais il est tard allez hop, dodo !), unissons-nous dans l’adversité en partageant ce papier en signe de solidarité (« Oui, moi aussi je l'ai vécu... »). Puis consolons-nous en pensant à cette « heure d’été » qui nous donnera l’impression d’avoir dormi comme des loirs lorsqu’au réveil, notre smartphone affichera fièrement 8 heures.

Quoi ? 8 HEURES ? Mais on va avoir le temps de RIEN !