Iran : les femmes interdites de legging

Publié le Lundi 04 Novembre 2013
Iran : les femmes interdites de legging
Iran : les femmes interdites de legging
Depuis cet été, le legging déferle dans les garde-robes des femmes iraniennes. Problème : interdit par le Coran, il attire les foudres des conservateurs.
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Cet été le legging s’est affiché comme la tendance-phare chez les Iraniennes. Une mode qui n’est pas du tout du goût des autorités : début octobre le chef de la police de Téhéran annonçait avoir fermé de façon temporaire 200 magasins commercialisant des leggings. Par ailleurs, la police des mœurs, une brigade spéciale chargée de veiller au bon respect des codes vestimentaires, est de plus en plus active et restrictive. Pour rappel, l’islam interdit à la femme musulmane de porter tout vêtement moulant le corps ou laissant apparaître ce qu’il couvre. Ainsi, le port du legging est vivement sanctionné par les autorités qui n’hésitent pas à arrêter les femmes iraniennes vêtues du collant en pleine rue, à les condamner à 2 mois d’emprisonnement et à leur faire signer un document où elles jurent de ne plus porter pareille tenue.

Un outil de contestation

Déjà familières du vernis à ongles et des sandales, accessoires controversés, les femmes iraniennes ont riposté sur Facebook en créant une page «  Amoureux du collant », qui récolte déjà plus de 175 000 « j'aime » et s’élève contre la page «  Je déteste les leggings » créée par les ultraconservateurs. « Le legging est une forme de protestation, cela fait des années que les jeunes citadines se révoltent contre les diktats vestimentaires », explique Fariba Hachtroudi, militante des droits de l’homme sur cheekmagazine. Et d’ajouter : « Tout ce qui peut avoir le moindre relent contestataire, les jeunes s’en accaparent. » Pourtant, l’élection du modéré Hassan Rohani le 14 juin dernier laissait présager un possible relâchement. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Chelcheragh, le président iranien avait affirmé : « Être chaste va au-delà du port du voile. À mon avis, la chasteté de celui ou de celle qui ne respecte pas le hidjab officiel, conforme à notre sensibilité, ne devra pas être remise en cause. »

Manon Adoue

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