Hollande à Nevers/Sarkozy au Trocadéro : duel à distance autour du 1er Mai
Alors que l’échéance du second tour se rapproche, les deux derniers candidats en lice s’affrontent pour une dernière semaine de campagne, jouant leur vatout dans ces derniers jours de course à l’Elysée. Le duel s’est poursuivi en ce début de semaine lors de deux meetings organisés mardi après-midi, à Nevers pour François Hollande et à Paris sur la place du Trocadéro pour Nicolas Sarkozy. Ce 1er Mai a pris figure de bras de fer entre les candidats.
« La vraie fête du travail » de Nicolas Sarkozy
Le rassemblement du président candidat célébrait, face à la Tour Eiffel, la « vraie fête du travail », formule décriée ces derniers jours et manifestation fustigée par les syndicats, dénonçant un président de la République cherchant à « s’emparer du 1er Mai ». Face à une place du Trocadéro noire de monde, Nicolas Sarkozy les a en retour appelés à « pose(r) le drapeau rouge et serv(ir) la France ». « Je n'accepterai jamais de recevoir des leçons de morale de la part de ceux qui brandissent le drapeau qui a été l'étendard de tant de tyrannies à travers le monde », a lancé le président sortant, avant de souligner que « dans la République ce ne sont pas les syndicats qui gouvernent, c'est le gouvernement ».
Plaidant pour « un nouveau modèle français », le président sortant a multiplié les références historiques, des Canuts de Lyon, au capitaine Dreyfus, en passant par le Conseil national de la Résistance et même le Front populaire, Jaurès, ou encore Victor Hugo et Maupassant. « La France du travail, martèle Nicolas Sarkozy, n'a pas à s'excuser pour son patrimoine. Parce que ce qu'elle possède, elle l'a gagné ». Puis, s’attaquant à son rival du PS, il ironise : « le candidat socialiste parle de moi comme d'un candidat sortant. Mais il n'est pas encore un candidat entrant, à ma connaissance ».
François Hollande rend hommage à Pierre Bérégovoy
Depuis Nevers, où il s’était rendu pour un hommage à l'ancien syndicaliste et Premier ministre Pierre Bérégovoy, François Hollande, favori pour le second tour, a poursuivi son duel à distance. Faisant allusion au meeting organisé par Nicolas Sarkozy à Paris, il a lancé un avertissement : « la fête du travail, c'est la fête des syndicalistes et je ne peux pas accepter qu'il puisse y avoir ici en France une bataille le 1er Mai contre le syndicalisme ». Le candidat socialiste a tenu à rendre « hommage à tous les syndicalistes de France, celles et ceux qui, humblement, modestement, défendent les travailleurs » et qui « ont le plus beau des mandats : éviter au plus faible le licenciement, donner de la dignité à ces travailleuses, à ces travailleurs qui, rivés à leur machine, demandent à être défendus, protégés ». Ironisant face au discours de Nicolas Sarkozy sur la « valeur travail », il a plusieurs fois répété : « qui défend la valeur travail et qui l'abime? », avant d’ajouter en évoquant son adversaire de l’UMP « il devise, je rassemble ».
Au cœur de son déplacement dans la Nièvre, l’hommage de François Hollande à Pierre Bérégovoy, grande figure du socialisme, qui fut « un syndicaliste, un ouvrier, un homme d'Etat, un grand serviteur de la République », en ce jour anniversaire de sa mort, le 1er mai 1993. M. Hollande a salué celui qui « lutta contre l'inflation », « modernisa notre pays ».
Duel télévisé
Point culminant de la campagne, les deux candidats se retrouveront ce soir pour le traditionnel débat télévisé d’entre-deux tours. Le face à face tant attendu sera diffusé simultanément sur TF1 et France 2 à partir de 21 heures et pour une durée non définie. Ce sont les journalistes Laurence Ferrari et David Pujadas qui seront chargés d’arbitrer la rencontre.
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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